La tension reste palpable autour de la cité de Pinga, dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Le M23, mouvement rebelle soutenu par Kigali, a gagné du terrain ces derniers jours. Pendant ce temps, les experts congolais et rwandais se sont réunis le 31 octobre à Luanda, sous l'égide des médiateurs angolais, pour tenter de faire avancer le processus de paix. Un optimisme prudent semble de mise.
Les experts congolais et rwandais spécialisés dans les questions de défense ont reçu de la facilitation une proposition de concept des opérations. Ce document stratégique prend en compte les points de vue des deux parties sur leurs engagements respectifs.
Après analyse, ces délégués ont adopté, par consensus, le document, qualifié d'important pour l'opérationnalisation du Plan harmonisé. Ce plan vise la neutralisation des FDLR et le retrait des forces rwandaises. Une avancée majeure, mais attention, tout n'est pas encore joué : les ministres des Affaires étrangères des deux pays doivent encore approuver le document.
La prochaine session ministérielle est prévue le 16 novembre à Luanda. La facilitation reste prudente. Par le passé, des documents adoptés par les experts des deux parties ont été rejetés en session ministérielle, en raison d'interprétations divergentes. Par exemple, Kinshasa entend par « levée des mesures défensives » le retrait des soldats rwandais du territoire congolais, une présence que Kigali continue de nier.
Parmi les avancées notables, les experts ont validé la composition tripartite du mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R). C'est ce mécanisme qui sera chargé de vérifier la véracité des accusations mutuelles d'agression et d'attaque. Ce mécanisme, dirigé par l'Angola, intègre des officiers de liaison de la RDC et du Rwanda. Le lancement officiel du dispositif est prévu au plus tard le 5 novembre 2024 à Goma.