Au Tchad, les candidats ont jusqu'au dimanche 3 novembre 2024 à minuit pour déposer leurs dossiers de candidature aux élections législatives et locales du 29 décembre 2024, mais malgré deux prolongations successives ces dernières ne suscitent qu'un très faible engouement, ce qui inquiète la société civile.
Ce faible engouement s'explique notamment le montant de la caution par candidat, pour déposer une liste aux communales. Par exemple, 18 sièges, un parti doit débourser 3,6 millions de francs CFA soit environ 5 500 euros, alors que la subvention au parti récemment débloquée par le président s'élève à 3 millions de francs CFA, soit 4 500 euros.
« Que ce soit les élections locales, communales et provinciales ou que ce soit les élections législatives, nous avons enregistré des candidatures, souhaite nuancer Tahir Hassan, rapporteur général de l'Agence nationale de gestion des élections. Dans toutes les circonscriptions du pays, il y a au moins un parti politique qui a positionné ses candidats. »
« Cela perdra le goût et la couleur d'une élection parfaite »
La société civile craint que seul le MPS, principal soutien du président soit en mesure d'assurer financièrement une présence sur l'ensemble du territoire. « On va se retrouver dans cette configuration-là, craint Gombo Houzibé Breye, rapporteur général de l'Observateur des associations sur le processus électoral au Tchad (OAPET). Dans la plupart des circonscriptions où il y a des sièges a briguer, on va se retrouver avec le MPS seul sans adversaire en face. Et donc, cela perdra le goût et la couleur d'une élection parfaite.»
Les candidatures indépendantes sont finalement interdites. Le parti les transformateurs de l'opposant Succès Masra a choisi de boycotter ces scrutins. De même que l'opposition dite « radicale » réunie au sein du GCAP.