Congo-Brazzaville: Fin des subventions aux carburants - Appliquer les mesures d'accompagnement

Les effets de la suppression de la subvention aux carburants sont déjà perceptibles sur les ménages congolais, avec la flambée des produits essentiels, des coûts des transports, des services... Dans son dernier rapport, la Banque mondiale suggère la mise en place des programmes sociaux ainsi que des mesures courageuses visant à baisser les charges des ménages.

La Banque mondiale s'inquiète du niveau de la pauvreté et de l'inefficacité des politiques publiques en Afrique, dans son édition Poverty, prosperty, and planet report, une nouvelle publication qui dresse le premier bilan post-covid des progrès réalisés dans l'éradication de la pauvreté. L'agenda 2030 est hors de portée, estime la même source, car il faudrait encore trois décennies afin de parvenir à éliminer la pauvreté, notamment dans les pays à faible revenu.

Le rapport s'est intéressé principalement aux conséquences de la fin des subventions aux carburants, une mesure que le gouvernement congolais applique depuis l'an dernier. La subvention aux carburants pesant environ 300 milliards FCFA au budget de l'État, le gouvernement s'est engagé à utiliser le montant épargné pour le soutien ciblé aux couches sociales les plus vulnérables, à travers l'augmentation des investissements publics dans la santé, l'éducation, l'assistance aux plus démunis.

L'institution de Bretton Woods a mis en lumière les enjeux liés à la fin des subventions aux carburants. Bien que nécessaire, la mesure soulève des questions et impacts socio-économiques potentiels. Mal exécutée, d'après la Banque mondiale, la suppression de la subvention provoque de facto une baisse des revenus des ménages les plus pauvres. « L'opacité permet aux élites au pouvoir et à leurs alliés de profiter des fonds publics alloués à ces subventions, créant un décalage entre les ajustements effectifs des prix et les économies fiscales prévues. Cette dynamique compromet les économies attendues et met en péril la viabilité des réformes de suppression des subventions », souligne le rapport.

Pour cela, les auteurs du rapport proposent « une suppression progressive » insistant sur la nécessité d'appliquer les programmes sociaux tels que des transferts monétaires ciblés à la population la plus vulnérable. La mesure liée aux programmes sociaux, retient-on, constitue une solution efficace pour réduire la dépendance aux subventions tout en préservant le pouvoir d'achat des ménages défavorisés. Citant les cas du Nigeria et du Togo, la Banque mondiale voit de bons œils les mesures destinées à baisser les prix des transports publics et à augmenter temporairement le salaire minimum des travailleurs moins bien rémunérés.

Au Congo, la conséquence directe de la suppression de la subvention est la hausse de plus de 25% du prix du carburant à la pompe. Le prix du supercarburant est passé de 625 à 775 FCFA le litre, tandis que le gazole est vendu à 625 F contre 500F auparavant.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.