Le réseau de distribution d'eau de la Jirama n'est plus en service dans plusieurs quartiers d'Antananarivo. Les bonbonnes mises en place, comme alternative, n'arrivent pourtant pas à approvisionner convenablement les ménages et engendrent d'autres problématiques.
Depuis plusieurs semaines, les habitants de la Capitale sont confrontés à une crise de l'eau sans précédent. La sécheresse qui s'abat sur la région ne fait qu'exacerber la situation, laissant de nombreuses familles sans accès à l'eau potable. La Jirama peine à répondre aux besoins d'une ville qui dépend de son réseau de distribution pour des besoins essentiels. En effet, la Jirama a confirmé que des coupures prolongées frappent de nombreuses zones, forçant des milliers de familles à se tourner vers des solutions d'urgence. Les bonbonnes mises en place par les autorités sont rapidement devenues indispensables pour les habitants qui doivent désormais patienter dans de longues files d'attente pour obtenir quelques litres d'eau.
« Ces bonbonnes sont mises en place dans les quartiers considérés comme étant dans le rouge. Dans les autres quartiers, le réseau de distribution d'eau de la Jirama reste fonctionnel, mais à des heures limitées », explique un responsable auprès de la société d'État. Cependant, la situation se dégrade visiblement. Les quartiers où ces points de distribution d'urgence sont installés sont de plus en plus nombreux, témoignant de l'étendue des défaillances du réseau.
Nouveau business
La pénurie d'eau à Antananarivo a créé des opportunités pour un marché parallèle, avec des conséquences économiques pour les familles déjà fragilisées. « Il y a des centaines de bidons jaunes qui font la queue. La première fois, nous n'avons même pas pu avoir d'eau, malgré l'attente. Le jour suivant, j'ai dû payer quelqu'un pour faire la queue pour moi », raconte une mère de famille d'Antaninandro. Le coût de ce service, qui était à 2 000 ariary pour un bidon de 20 litres, il y a une semaine, est monté à 5 000 ariary - une somme astronomique pour les familles modestes, représentant parfois la moitié du revenu journalier d'un foyer.
Conséquences inquiétantes
La rareté de l'eau potable a également des répercussions majeures sur la qualité de vie et la santé des résidents d'Antananarivo. Face à cette situation, les risques sanitaires augmentent : l'eau courante n'étant disponible que de manière intermittente, les conditions d'hygiène se dégradent dans les foyers. Des maladies liées à la consommation d'eau non traitée, comme la diarrhée et d'autres infections, pourraient se propager si la situation ne s'améliore pas rapidement. Malgré plusieurs annonces de solutions par les autorités et la Jirama, l'amélioration espérée tarde à se concrétiser, accentuant la frustration et l'inquiétude de la population.
Les mesures en place, bien qu'essentielles, semblent insuffisantes face à la gravité de la crise actuelle. Bref, sans une action rapide et efficace, la pénurie d'eau risque de devenir une crise chronique, menaçant à la fois la santé publique et le tissu social de la ville. En attendant des solutions pérennes, la population continue de se battre pour un accès aussi fondamental que celui de l'eau, espérant que cette situation ne devienne pas la nouvelle norme pour les habitants d'Antananarivo.