Tunisie: BM - Tendances mondiales des matières premières - Vers une baisse des prix d'ici 2026

3 Novembre 2024

Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, intitulé "Commodity Markets Outlook", les prix mondiaux des produits de base devraient connaître une baisse significative d'ici 2026, atteignant leur niveau le plus bas depuis cinq ans. Ce déclin est en grande partie attribué à une surabondance historique de l'offre de pétrole, qui pourrait limiter l'impact des tensions géopolitiques, notamment en cas de conflit élargi au Moyen-Orient.

Pour l'année 2025, la Banque mondiale prévoit que l'offre mondiale de pétrole dépassera la demande de 1,2 million de barils par jour. Ce chiffre est remarquable, car il n'a été dépassé que lors des confinements liés à la pandémie de Covid-19 et de l'effondrement des prix en 1998. Ce surplus d'approvisionnement s'explique en partie par une stagnation de la demande en Chine, observée depuis 2023, ainsi que par une augmentation de la production dans divers pays en dehors de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés. L'Opep+ maintient également d'importantes réserves, évaluées à 7 millions de barils par jour, soit presque le double du niveau enregistré avant la pandémie.

Entre 2024 et 2026, les prix mondiaux des matières premières devraient diminuer de près de 10 %. Les prix des denrées alimentaires, en particulier, devraient reculer de 9 % en 2024, suivis d'une baisse de 4 % en 2025. Cependant, il est important de noter que ces prix resteront supérieurs d'environ 25 % par rapport aux niveaux moyens observés entre 2015 et 2019. Concernant l'énergie, les prévisions indiquent un fléchissement de 6 % en 2025, puis de 2 % en 2026, ce qui pourrait faciliter la lutte contre l'inflation pour les banques centrales.

Néanmoins, une escalade des conflits pourrait perturber ces prévisions. Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, souligne que bien que la baisse des prix des matières premières puisse servir de tampon face aux chocs géopolitiques, elle ne suffira pas à atténuer les difficultés liées à l'insécurité alimentaire, qui touche déjà plus de 725 millions de personnes dans les pays en développement.

Le rapport met également en lumière les implications d'une intensification du conflit au Moyen-Orient. Une réduction de l'offre mondiale de pétrole de 2 millions de barils par jour pourrait entraîner une hausse initiale des prix du Brent, atteignant un pic de 92 dollars le baril. Cependant, les producteurs non affectés par le conflit pourraient compenser cette hausse par une augmentation de leur production.

Enfin, la bonne nouvelle pour les décideurs des économies en développement est que la situation actuelle de l'économie mondiale est plus favorable pour faire face à un choc pétrolier qu'auparavant. Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale, affirme que la baisse des prix des matières premières pourrait aider à atteindre les objectifs d'inflation, tout en offrant une occasion de réduire les subventions aux combustibles fossiles.

Parallèlement, le prix de l'or, traditionnellement perçu comme une valeur refuge, devrait atteindre des niveaux records cette année, avec une augmentation de 21 % par rapport à 2023, tandis que les prix des métaux industriels devraient rester relativement stables jusqu'en 2026.

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