Au Mali, la rentrée scolaire a pu avoir lieu ce lundi. Initialement prévue le 1er octobre, elle avait été reportée à ce 4 novembre en raison des inondations qui ont frappé le pays. Ces inondations ont fait 91 morts et 151 blessés selon les derniers chiffres officiels en date du 25 octobre, et près de 370 000 sinistrés dont beaucoup avaient été relogés dans des salles de classe. Mais les efforts des autorités de transition ont finalement permis aux écoles d'accueillir les élèves.
Il n'existe aucun chiffre officiel sur le nombre d'établissements qui ont effectivement pu être libérés au Mali.
Le ministre de l'Éducation Amadou Sy Savané a simplement déclaré la semaine dernière que tout était « fin prêt » pour accueillir les élèves, sans préciser, mais en rappelant les efforts du gouvernement pour reloger les sinistrés.
Selon les chiffres officiels en date du 7 octobre, 128 écoles étaient « occupées » et 399 inondées ou endommagées dans le pays. Mais, selon les fonctionnaires de l'éducation nationale malienne et les responsables de la société civile de plusieurs régions affectées, joints par RFI, la rentrée scolaire s'est déroulée « normalement » ce matin.
Par exemple, à Tombouctou : la direction de l'académie d'enseignement de Tombouctou n'a pas donné suite aux sollicitations de RFI mais le secrétaire général du conseil de la société civile de la région, Aliou Mahamane Touré, a assisté au lancement officiel de la rentrée scolaire ce matin, à l'école Bahadou de Tombouctou, en présence des autorités locales : « Il n'y a aucune école qui est occupée par des sinistrés ou par le fait des inondations dans la région de Tombouctou. À la date d'aujourd'hui, toutes les écoles sont libres et occupées par des élèves. »
Certains établissements endommagés par les pluies n'ont pas encore pu être réhabilités mais l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, a fourni des abris provisoires pour accueillir les élèves.
Le plus gros problème, ce n'est donc plus les conséquences des inondations mais, comme depuis une dizaine d'années, l'insécurité.
Dans le centre et dans le nord du Mali, les groupes jihadistes interdisent à de nombreux établissements d'ouvrir leurs portes. Dans les localités où les écoles fonctionnent, le personnel enseignant n'est pas suffisamment nombreux, notamment en raison de l'insécurité.
Selon l'Unicef et un communiqué du 4 novembre 2024 basé sur les données de la fin de l'année scolaire précédente, 1 792 écoles sur 9 000 sont « non-fonctionnelles » - près d'une sur cinq, au Mali - affectant plus de 537 000 enfants.