Le Tchad menace de se retirer de la Force multinationale mixte (FMM), formée de cinq pays et chargée de lutter contre les groupes jihadistes dans la région du lac Tchad. Dans un communiqué publié le 3 novembre 2024, la présidence tchadienne dénonce une « absence de mutualisation des efforts » après l'attaque qui a couté la vie à une quarantaine de militaires le 27 octobre dernier.
« Cette force créée dans l'optique de mettre en commun les efforts et les intelligences semble tomber dans la léthargie », déplore la présidence tchadienne qui dit « envisager » le retrait du Tchad « compte tenue de l'absence de mutualisation des efforts, constatée, comme toujours sur le terrain ».
Ce communiqué intervient alors que le président Mahamat Idriss Deby se trouve sur place depuis une semaine, mis en scène comme chef de guerre coordonnant l'opération appelée Haskanite, lancée suite à la mort d'une quarantaine de militaires tchadiens dans une attaque jihadiste. Il a promis de traquer les assaillants « jusque dans leurs derniers retranchements ».
La présidence tchadienne parle d'un « renforcement de moyens de renseignement, de logistique, de mobilité et de communication pour engager une riposte appropriée ». Ndjamena se plaint de manière régulière de la léthargie de ses voisins face aux deux groupes issus de Boko Haram qui sillonnent la région.
La Force multinationale mixte (FMM) regroupe depuis 1994 le Tchad, le Cameroun, le Bénin, le Nigeria et le Niger. Formée à l'origine pour lutter contre le banditisme, elle a été transformée en coopération anti-terroriste.
Il y a quelques mois, elle avait mis en avant des succès lors d'une opération, « Lake Sanity 2 », auquel le Tchad avait fortement contribué.
À noter que le Niger a suspendu sa participation à la FMM après le putsch de juillet 2023. Mais, suite au réchauffement des relations avec le Nigeria, la junte s'était dit prête, fin août, à reprendre « une participation active ».