Le problème de l'approvisionnement en eau s'intensifie à Antananarivo. Des usagers haussent le ton.
De mal en pis. Les quartiers touchés par la pénurie d'eau dans la ville d'Antananarivo se multiplient. Ankadifotsy, un quartier qui était approvisionné en eau uniquement la nuit depuis quelques mois, est confronté à une coupure totale d'eau depuis quelques jours.
« C'était jeudi, la dernière fois que nous avons vu de l'eau sortir du robinet. Après la manifestation que nous avons effectuée dans la rue, dimanche soir, l'approvisionnement en eau est revenu entre 23 heures et 2 heures du matin. Puis, plus rien depuis notre réveil jusqu'à présent », raconte Antsa Harimino, une habitante de ce quartier, hier. Les robinets sont également à sec chez des clients de la Jirama dans les quartiers d'Ambondrona, de Faravohitra et d'Ambodifilao.
La société d'eau et d'électricité a publié, hier 4 novembre, un planning de tours d'eau, comme le délestage tournant. À la fin d'après-midi, ce planning a été supprimé de la page de Jirama ofisialy. La perturbation d'eau, quant à elle, persiste. Du côté d'Ankadifotsy, des usagers se préparaient à descendre à nouveau dans la rue pour revendiquer le retour de l'eau, hier soir.
Le gouvernement a mis à la disposition de la population d'Antananarivo des bonbonnes installées dans plusieurs quartiers pour assurer l'approvisionnement en eau face à la pénurie.
Suspecte
La Jirama affirme que le ravitaillement de ces bonbonnes continue. « Vingt-trois camions-citernes sont mobilisés pour ravitaillement », précise notre source.
Mais des riverains ne veulent pas de l'eau qui sort de ces récipients. « Elle n'est pas potable. Nous avons cherché de l'eau là-bas, mais il y avait une forte odeur. Nous ne l'avons pas consommée, du coup », poursuit Antsa Harimino. Cette mère de famille témoigne que même l'eau du robinet de la Jirama lui semble suspecte, et qu'elle doit acheter de l'eau minérale pour la consommation journalière de ses enfants.
« Ce problème d'eau génère une dépense en plus, avec l'eau embouteillée à 3 000 ariary par jour, et le salaire des chercheurs d'eau de 1 000 ariary par bidon», raconte-t-elle. Du côté d'Ambondrona, où le transport d'un bidon de 20 litres d'eau depuis la bonbonne jusqu'au ménage coûte 3 000 ariary, l'eau qui sort de la bonbonne semblerait aussi ne pas être potable. « Mais ce n'est pas l'eau transportée par les camions-citernes qui est sale, car je vois la qualité de l'eau qu'on y verse. Je pense plutôt que ce sont les résidus au fond de ce récipient qui rendent l'eau boueuse », indique la présidente du fokontany d'Ambondrona-Tsiazotafo, Voahangy Rakotoarimanana.
L'eau des bonbonnes proviendrait de Mandroseza. « Elle est potable. Et lorsque les techniciens de la Jirama font des vérifications suite aux plaintes des usagers, il est prouvé que l'eau est propre », indique notre source auprès de la Jirama.