Tunisie: Accidents de la route - Au-delà d'une fatalité..!

5 Novembre 2024

On n'en finit pas de compter sur nos routes autant d'accidents, survenus à tout moment et à tout endroit, causant, tous les jours, un nombre important de décès et blessés, mais aussi des dégâts matériels considérables.

Tel un bulletin d'info météo, les statistiques des accidents routiers ne cessent de tomber, brossant, en quelques heures, un tableau sombre des victimes et des pertes économiques et pour leurs familles et pour la communauté nationale dans son ensemble. A vrai dire, un gâchis dû à des comportements excessifs, provoquant ainsi des abus mortels. Et souvent l'on trouve que d'autres usagers ou piétons en ont fatalement subi les contrecoups, bien qu'ils maîtrisent bien leur volant.

4.500 accidents en dix mois

Tout compte fait, l'Observatoire national de la sécurité routière vient de présenter, dans son récent communiqué, les derniers chiffres de l'année, soit du 1er janvier au 31 octobre 2024, selon lesquels le nombre d'accidents de la route a atteint, jusque-là, 4.500, enregistrant une baisse de 10,36% par rapport à la même période de l'année écoulée. Ce chiffre reste, tout de même, élevé, dans le sens où il aurait pu être mieux maîtrisé... Force est de constater que les campagnes de sécurité et de sensibilisation sur la vigilance des usagers n'ont pas réussi à éveiller les consciences et réprimer tout comportement de négligence.

Ce bilan lourd des tragédies humaines, certes parfois fatidique, est souvent dû à des conduites imprudentes et dangereuses. Des chauffards risque-tout qui n'ont plus conscience ni de leur sécurité ni de celle d'autrui. Et ils continuent à rouler ainsi, dans l'impunité totale. Sans sanction aucune. Ça se passe quasi quotidiennement, sous les yeux indifférents de la police de circulation. Pareils comportements si téméraires et aventureux échappent à tout contrôle, même celui des radars routiers plantés au bord des tronçons reconnus pour leur trafic intense. Filer à toute allure, doubler plusieurs véhicules à la fois, circuler à contresens, tout devient permis sur nos routes.

A cela s'ajoute l'état de l'infrastructure et des routes dont certaines sont complètement délabrées et impraticables. D'autres sont, tout bonnement, qualifiées de tronçons de la mort, avec des virages trop serrés, où l'on doit obligatoirement ralentir et réduire la vitesse. Ce qui n'est pas toujours le cas. Au contraire, les fous du volant ne manquent pas, à chaque fois, de se lancer dans des courses délirantes, faisant semblant d'être les maîtres indomptables de la route. Le code de la route, on s'en fout ! Et encore moins de l'attention portée à la prévention, à la vitesse limite de circulation, aux feux de signalisation, dont notamment le fameux feu rouge, à la distance de sécurité et à d'autres dépassements mortels interdis par la loi.

Campagnes de sensibilisation ?!

Selon des données chiffrées fournies, en 2023, par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), «les accidents de la circulation entraînent environ 1,19 million des décès par an, causant des traumatismes pouvant entraîner des décès chez les jeunes âgés de 5 à 29 ans. Et que plus de la moitié des tués sur les routes sont des usagers vulnérables, soit des piétons, cyclistes et motocyclistes. D'autant plus que ces accidents coûtent à la plupart des pays 3% de leur produit intérieur brut».

En effet, l'on se demande où en est-on des multiples campagnes de sensibilisation et du fameux programme «Vacances en sécurité» et quels impacts ont-ils eu sur la fréquence des accidents? Peut-on changer la manière de veille et de contrôle, à même de gérer autrement la densité du trafic routier, avec d'autres nouveaux moyens de prévention et de répression ? Comment doit-on agir sur des comportements routiers excessifs pouvant constituer des risques d'accidents bien réels ? La réponse à ces questions ferait, certes, une partie de la solution.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.