Maroc: Le renforcement de l'accès aux services de prévention et de soins du VIH mis en exergue à Errachidia

Errachidia — Un atelier de sensibilisation visant à renforcer les synergies afin d'améliorer l'accès aux services de prévention et de soins pour les populations vulnérables et les personnes vivant avec le VIH/sida, a été organisé mardi à Errachidia, à l'initiative de la Commission régionale des droits de l'Homme (CRDH) de Drâa-Tafilalet.

Cet atelier, ayant réuni des représentants de l'autorité judiciaire et du Ministère public, des représentants de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), des avocats, des professionnels de la santé et de la protection sociale et des acteurs de la société civile, a été l'occasion de sensibiliser les décideurs sur la nature et l'impact des obstacles limitant l'accès des populations clés aux services de prévention, de dépistage et de traitement du sida.

Organisé en partenariat avec l'association de lutte contre le Sida (ALCS), et en coordination avec le Parquet général près la cour d'Appel d'Errachidia et la Direction régionale de la Santé et de la Protection sociale, cet atelier de sensibilisation a permis de mettre la lumière sur les obstacles à vocation sociale et réglementaire liées à la stigmatisation et à la discrimination des catégories vulnérables entravant ainsi un meilleur accès de ces catégories aux services essentiels.

Intervenant à cette occasion, la présidente de la CRDH de Drâa-Tafilalet, Fatima Aarach, a indiqué que le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) et ses commissions régionales oeuvre sans relâche afin de mettre un terme à la discrimination et la stigmatisation envers les personnes vivant avec le VIH et les personnes les plus exposées au risque d'infection.

Elle, a dans ce sens, rappelé que le CNDH, avait participé à la réalisation d'une étude dans le cadre de la Stratégie nationale des droits de l'homme et du sida lancée par le ministère de la Santé, avec le soutien du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Cette étude a permis d'analyser les effets des lois et leur exécution dans la lutte contre le sida, en particulier en ce qui concerne l'accès à la prévention, au traitement, au soutien et à la lutte contre la discrimination, mais aussi de formuler des recommandations et des propositions susceptibles d'élaborer un cadre législatif approprié pour lutter contre le sida.

Pour sa part, le substitut du Procureur général du Roi près la cour d'Appel d'Errachidia, Hicham Ait Elhaj a indiqué que cet atelier permettrait d'assurer une meilleure mise en oeuvre des programmes inhérents à la lutte contre le sida au niveau régional, et de renforcer les capacités et les compétences des acteurs et décideurs concernés par les efforts de lutte contre cette maladie.

Il a, de même, mis l'accent sur les actions menées par le Royaume en vue de lutter contre le sida, notamment le Plan Stratégique National Intégré pour la lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), les infections sexuellement transmissibles (IST) et les hépatites virales 2024-2030 et la Stratégie nationale des droits de l'homme et du sida.

Et d'ajouter que le renforcement de l'Etat de droit contribue à la promotion des droits de l'homme et à la lutte contre toutes les formes de discrimination et de stigmatisation envers les catégories vulnérables.

Il a, par ailleurs, rappelé que la réforme du système judiciaire, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, vise à consacrer le principe de la justice au service des citoyens et du développement, améliorer ses performances et à assurer une meilleure protection des droits et des libertés.

Pour sa part, Ghizlane Azendour, chargée plaidoyer - genre et droits humains à l'ALCS, a relevé que la lutte contre le sida requiert la conjugaison et la mobilisation des efforts de toutes les parties prenantes, et non seulement ceux consentis par le ministère de la Santé et de la Protection sociale.

Malgré les avancées enregistrées en matière de traitement de cette maladie, toutefois plusieurs personnes infectées ne bénéficient pas des soins appropriés en raison des attitudes stigmatisantes et discriminatoires qui continuent de dissuader ces catégories à recourir aux traitements appropriés, a-t-elle déploré.

D'autres intervenants ont affirmé que le Maroc a franchi de grands pas en matière de lutte contre le sida, tout en plaidant en faveur de davantage de sessions de formation axées sur la lutte contre cette maladie, et de l'adoption d'une approche multisectorielle, intégrant des considérations juridiques, de santé publique et de droits de l'homme dans la formulation des programmes liés à cette maladie.

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