Dakar — Un atelier de formation sur la désinformation s'est ouvert mardi à Dakar, avec l'objectif d'outiller les femmes journalistes sur les techniques de vérification des faits pour face à la désinformation, à la propagande et aux campagnes d'intimidation et de harcèlement dont elles sont souvent victimes.
"La désinformation n'est pas seulement grave parce qu'elle manipule les opinions (...), mais elle peut aussi vraiment atteindre une sécurité physique. Il faut que les journalistes femmes soient à même de se protéger de ces campagnes d'intimidation, de harcèlement", a déclaré l'ambassadeur de la Suisse à Dakar, Andréa Semadeni.
Il s'exprimait lors de la cérémonie d'ouverture de l'atelier sur les défis spécifiques de la désinformation contre les femmes journalistes. La rencontre est organisée par l'ambassade de Suisse au Sénégal, en collaboration avec Infoelles, une plateforme qui promeut les droits et les actions des femmes au Sénégal.
Cette plateforme a reçu en 2024 le Prix de l'innovation dans les médias de la Francophonie.
L'atelier vise essentiellement à renforcer les compétences des femmes journalistes, en abordant les spécificités de la désinformation par rapport aux femmes journalistes, aux mécanismes de sa propagation ainsi qu'aux techniques de vérification des faits.
"Des journalistes femmes sont parfois malmenées, maltraitées, menacées, insultées. Donc, les dangers sont là et maintenant, il faut décider comment est-ce que vous voulez (...) consolider votre pratique professionnelle, et continuer à pouvoir travailler", a indiqué le diplomate suisse.
Ce séminaire de deux jours va permettre de donner les outils nécessaires aux femmes, afin qu'elles soient à même de "réagir" face à d'éventuelles attaques dont "il ne faut pas négliger l'impact psychologique".
"La force de ce séminaire, c'est d'arriver à créer une sorte de société de personnes qui peuvent se soutenir mutuellement en cas de difficultés. Cela va permettre d'avoir un espace de solidarité qui peut permettre de vous appuyer, de vous renforcer, lorsque le besoin arrive", a indiqué M. Semadeni.
D'après lui, la quête permanente d'information met les femmes journalistes dans des situations où leur travail est diversement apprécié, ce qui peut les exposer à des tensions.
"On voit les campagnes de désinformation qui les visent, les campagnes de dénigrement, de diffamation", rappelle de son côté la directrice exécutive d'Infoelles, Alice Djiba.
Alice Djiba considère que cette formation va permettre de mettre à la disposition de ces femmes "des outils de vérification des faits mais également de résilience" pour mieux exercer leur métier.
Ce qui est important, "c'est comment faire face à ces campagnes de diffamation ou de dénigrement qui peuvent subsister surtout dans l'espace numérique mais également qui peuvent se refléter également sur le terrain physique", a souligné la directrice exécutive d'Infoelles.