Un climat de suspicion règne dans la capitale de la région Boeny. En trois semaines de précampagne, le HVM révèle des irrégularités qui pourraient favoriser les candidats du pouvoir pour la course à la mairie de Mahajanga.
Non-respect de la neutralité de l'administration. C'est du moins ce que le président national du parti Hery Vaovao ho an'i Madagasikara (HVM) et non moins candidat aux élections municipales de Mahajanga, Rivo Rakotovao, en conférence de presse, hier à Andraharo, reproche à certaines autorités. Selon ses explications, celles-ci participent activement à la précampagne des candidats du pouvoir. Il a même révélé, preuves à l'appui, que deux ministres dont celui de la Jeunesse et des Sports, Marson Moustapha Abdulah, et celle de l'Enseignement supérieure, la Professeure Loulla Chamina, prennent part aux activités du candidat de la plateforme Isika Rehetra Miaraka amin'i Andry Rajoelina (IRMAR) dans le cadre de sa précampagne.
Disqualification
« Il s'agit d'une violation flagrante de la loi en vigueur », a avancé Rivo Rakotovao qui a profité de l'occasion pour féliciter les efforts déjà effectués par la Commission électorale indépendante (CENI) afin d'assurer le bon déroulement des élections. En effet, la Constitution, dans son article 39, alinéa 1, stipule que « L'État garantit la neutralité politique de l'Administration, des Forces armées, de la Justice, de la Police, de l'Enseignement et de l'Éducation ». De plus, la loi organique n°2018-008, dans son alinéa 2, indique que « Toute activité des membres de l'exécutif doit être dissociée des activités des partis politiques ».
« Durant leurs interventions, les ministres cités n'ont jamais parlé au nom du Gouvernement mais plutôt au nom de celui du parti TGV ou de la plateforme MAPAR », a regretté Rivo Rakotovao qui a précisé que cela devrait conduire à la disqualification des candidats du pouvoir. L'article 220 de la loi organique n°2018-008 stipule d'ailleurs que « L'usage de ressources administratives ainsi que des prérogatives de puissance publique à des fins de propagande électorale entraîne l'annulation des voix éventuellement obtenues par l'option ou le candidat ou la liste de candidats mis en cause, dans la ou les localités où l'infraction a été constatée, et est puni d'une peine de deux (2) à cinq (5) ans d'emprisonnement ».
Corruptions électorales
« Des candidats rassemblent des cartes d'identité nationale et des cartes d'électeur et effectuent même des portes à portes afin de marchander avec les potentiels électeurs », a poursuivi l'ancien chef d'État. À ce propos, la CENI a déjà rappelé les candidats sur les règles de conduite durant la précampagne, pourtant, certains d'entre eux poursuivent encore leurs actions tout en transgressant les lois. « À ce rythme, nous nous dirigeons vers des élections entachées par des corruptions électorales », a-ajouté Rivo Rakotovao. Une fois encore, le HVM interpelle la CENI et l'État pour que des mesures sérieuses soient prises afin d'assurer le bon déroulement des élections. Quoi qu'il en soit, ces différentes irrégularités risquent de jeter de l'huile sur le feu, vu que l'ambiance de précampagne est déjà électrique et que la méfiance mutuelle règne entre les huit candidats.