Cette année, l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) célèbre son cinquantième anniversaire. À cette occasion, l'institut met en lumière, durant trois jours, sa contribution à l'agriculture sénégalaise, tout en envisageant les défis liés à la souveraineté alimentaire dans un contexte marqué par les changements climatiques et la dégradation des terres. Réunis autour du thème : « Enjeux de la recherche agricole pour un développement économique et social durable », les spécialistes de l'agriculture s'attacheront à identifier les voies et moyens de production de semences certifiées et à haut rendement.
Pilier essentiel du développement agricole durable depuis sa création en 1974, l'ISRA célèbre cette année un demi-siècle de contributions au service du développement durable. Au cours de cette période, l'institut a oeuvré pour la souveraineté alimentaire, l'amélioration des pratiques agricoles et le renforcement de la résilience des systèmes agrosylvopastoraux et halieutiques. Soucieux de valoriser toutes ses réalisations scientifiques et technologiques, l'ISRA a engagé depuis hier, lundi, trois jours de réflexion sur les défis posés par les changements climatiques et la dégradation des terres, en vue de développer une agriculture résiliente et durable, capable d'anticiper les besoins futurs.
En ouvrant le forum des 50 ans de l'ISRA, le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l'Élevage, Mabouba Diagne, a souligné que la recherche doit être conduite de concert avec les autres secteurs clés, tels que l'environnement, la pêche, l'industrie et la santé, afin de bâtir un modèle de développement résilient. Convaincu que l'ISRA constitue le moteur de la recherche et de l'accélération du développement durable, Mabouba Diagne a affirmé sans équivoque que « l'ISRA est le moteur de l'action qu'il entend mener au sein de son ministère ». À cet égard, il envisage de doter l'institut des moyens conséquents pour atteindre les objectifs de développement durable assignés à son département.
« Le chef de l'État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, accordent une importance stratégique à l'ISRA, compte tenu de sa place et de son rôle dans la redynamisation de l'économie rurale et de la recherche agricole. Cette volonté de renforcer l'ISRA en tant que fer de lance de la recherche agricole et de la souveraineté alimentaire a été réitérée lors de la visite du chef de l'État en République populaire de Chine, en prélude au quatrième sommet du Forum de coopération sino-africain », a précisé le ministre de l'Agriculture.
Rassurant, le ministre a exprimé son admiration pour l'ISRA, qu'il considère comme un pilier du succès de son ministère.
Le Sénégal doit en finir avec l'importation de semences
S'appuyant sur les acquis de l'ISRA, Mabouba Diagne a affirmé que notre souveraineté alimentaire nécessite l'autosuffisance en semences certifiées. « Dans ce domaine, le leadership de l'ISRA sera déterminant pour mettre fin à l'importation de semences certifiées », a-t-il déclaré. Développant son argumentaire, il a rappelé que le marché mondial des semences certifiées est estimé à 70 milliards de dollars et devrait atteindre 100 milliards d'ici 2030, tandis que l'Afrique demeure quasi absente de ce marché, une situation qu'il a vivement regrettée.
D'où l'importance d'allouer des ressources suffisantes à l'ISRA afin de mettre un terme à l'exode des chercheurs vers des universités et autres institutions agricoles au niveau régional, africain et mondial.
Selon lui, les partenaires du Sénégal sont plus que jamais déterminés à soutenir notre pays. Aujourd'hui, l'enjeu n'est plus d'augmenter les superficies agricoles, mais bien d'appuyer et de financer la recherche pour accroître les rendements agricoles. Affichant sa conviction, il a déclaré que la Fondation Bill Gates s'engage à accompagner le Sénégal et que tous les appuis nécessaires seront mis à la disposition de l'ISRA. Le ministre a également renouvelé son soutien aux chercheurs en vue d'une recherche innovante et adaptable aux changements climatiques, intégrant l'intelligence artificielle pour atteindre la souveraineté alimentaire d'ici dix ans. Car, selon lui, le Sénégal possède le potentiel pour atteindre cet objectif.