Toujours absent dans la campagne électorale des législatives anticipées, l'ancien président de la République, Macky Sall, candidat investi tête de liste de la coalition Takku-Wallu pourrait également priver ses compagnons de son bulletin de vote, le 17 novembre prochain. En effet, inscrit sur les listes électorales de la commune de Fatick, Macky Sall qui ne semble pas pressé de revenir au bercail ne pourra pas voter au Maroc du fait de la non-tenue de la révision exceptionnelle des listes électorales devant lui permettre de procéder au changement de son lieu de vote.
L'ancien président de la République, Macky Sall, file tout droit vers un nouvel exploit dans son parcours politique après avoir voté sans carte d'électeur en 2007 et reporté une élection présidentielle au Sénégal, en février 2024. Investie tête de liste de la coalition Takku-Wallu pour les législatives anticipées, Macky Sall pourrait, en effet, devenir, le 17 novembre prochain, le premier ancien président de la République du Sénégal à ne pas voter lors d'une élection générale non pas à cause d'une radiation des listes électorales mais de son propre gré.
Et pour cause, établi depuis son départ du pouvoir, le 2 avril dernier, dans l'ancienne cité impériale de l'ouest du royaume Chérifien, Marrakech, Macky Sall ne pourra pas accomplir son devoir au Maroc. Inscrit sur les listes électorales de la commune de Fatick, l'ancien président ne pourra voter que dans le bureau de vote n°3 du Collège Thierno Mamadou Sall où il avait d'ailleurs sacrifié à ce devoir citoyen, il y a environ sept mois lors de la présidentielle du 24 mars dernier.
Avec la non-tenue de la révision exceptionnelle des listes électorales dans le cadre du processus électoral de ces législatives anticipées conformément à la décision n° 2/C/2024 du Conseil constitutionnel, aucun changement de données électorales n'est possible sur le fichier. En effet, dans cette décision rendue le 12 juillet dernier en réponse à la lettre confidentielle n° 000349/PR/CAB du président de la République le 5 juillet 2024, le Conseil constitutionnel avait indiqué que certaines dispositions du Code électoral dont la révision exceptionnelle des listes électorales ne sont pas applicables aux législatives anticipées.
A cela, s'ajoute l'absence dans le Code électoral de privilèges accordés aux anciens chefs d'État dans le cadre du processus de vote. Les seuls aménagements prévus par le législateur dans l'article L69 du Code électoral concernent entre autres, les membres des bureaux de vote, les délégués de la Cour d'Appel de Dakar, les journalistes en mission de reportage le jour du scrutin ainsi que les chauffeurs requis pour le transport du matériel électoral. Ces derniers sont autorisés à voter hors de leur bureau originel, munis d'un ordre de mission s'ils sont régulièrement inscrits sur une liste électorale.
Les gouverneurs, préfets, sous-préfets ainsi que leurs adjoints qui sont régulièrement inscrits sur une liste électorale hors de leur circonscription sont également autorisés à voter le jour du scrutin dans un des bureaux de vote de leur circonscription. Il en est de même pour les militaires et paramilitaires en opérations sur le territoire national et ceux préposés à la sécurisation du scrutin, régulièrement inscrits sur une liste électorale.
Au regard de toutes ces considérations, l'ancien chef de l'Etat qui ne semble pas pressé de revenir au bercail comme en témoigne son absence actuelle sur le terrain de la campagne électorale, pourrait ne pas participer aux opérations de vote, le 17 novembre prochain, dans le cadre de ces législatives anticipées à moins qu'il ne décide de prendre son courage à deux mains pour revenir au pays.