Desserrer les obstacles au développement de la PME, notamment au niveau du financement et de l'amélioration de la compétitivité, tel est l'objectif fixé de l'Etat pour assurer la survie de ces entités. La problématique du financement constitue désormais l'un des obstacles majeurs au développement des PME tunisiennes.
Dans ce cadre, le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, a annoncé, récemment, que la stratégie nationale pour le développement des PME sera dévoilée vers la fin du premier trimestre de l'année 2025. Intervenant lors d'un débat organisé à l'occasion de la séance plénière inaugurale de la 2e session parlementaire du Conseil national des régions et des districts (Cnrd), le ministre a indiqué qu'un workshop sera organisé, fin novembre 2024, pour débattre des six principaux axes de cette stratégie.
Dans le même contexte, parmi les mesures annoncées récemment par la ministre des Finances, Sihem Boughediri Nemsia, figure le renforcement du financement des petites et moyennes entreprises (PME) par le secteur bancaire.
A l'évidence, la contrainte de financement est certainement l'obstacle le plus visible du fait des désaccords entre banquiers et chefs d'entreprise. Pour nombre de dirigeants de PME, le financement constitue l'un des obstacles majeurs à la croissance de leurs entreprises.
Les PME ont peiné depuis des années à trouver un financement adéquat à leurs besoins mais y sont arrivées même partiellement. Les entreprises exportatrices semblent avoir le mieux dépassé le cap de la crise sanitaire du Covid.
Selon les enquêtes menées par la Banque mondiale, 21,9% des entreprises considéraient le manque d'accès au financement comme un obstacle majeur en 2023, elles étaient 43,9% en 2020. «Les PME, qui ont, quant à elles, accès à des financements, obtiennent principalement des crédits de court terme, en raison notamment d'un manque de liquidités à long terme dans le secteur bancaire», précise la BM.
En appui aux petites et moyennes entreprises (PME), une ligne de financement a été mise en place cette année moyennant une enveloppe de vingt millions de dinars pour financer des projets d'investissement à forte valeur ajoutée, dans les domaines des énergies renouvelables et l'économie verte.
Le PLF 2024 a prévu aussi la mise en place d'une deuxième ligne de financement de 10 millions de dinars sous forme de crédits à moyen et à long termes au profit des PME. Cette enveloppe est versée dans les comptes du Fonds national de l'emploi. Par ailleurs, une nouvelle ligne de crédit de 115,6 millions d'euros de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) sera mise en place, destinée à soutenir les PME tunisiennes à accéder plus facilement aux ressources à long terme.
L'objectif est d'encourager l'investissement et de contribuer à l'inclusion financière, au développement régional, à la promotion de l'économie verte, avec l'attribution de quotas de financement aux PME dirigées par des femmes, ainsi qu'à celles situées dans des zones de développement prioritaires régions ou opérant dans le domaine de l'économie verte.