Tunisie: Lutte anticorruption - Jusqu'au bout sans répit

6 Novembre 2024

La nouvelle approche de gouvernance choisie depuis le 6 octobre dernier fait de la guerre anticorruption à la fois un devoir sacré et un droit fondamental

En concomitance avec les préparatifs qui vont bon train à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et au Conseil national des régions et des districts (Cnrd) en vue du démarrage, vendredi prochain, des séances plénières mixtes consacrées à l'examen du projet de budget de l'Etat et de la loi de finances 2025, se poursuivent, à un rythme de plus en plus soutenu, les réunions au Palais de Carthage et les visites inopinées dans l'ensemble des régions de la République, avec pour objectif principal la poursuite de la guerre lancée contre la corruption sous toutes ses facettes.

Ainsi, après la visite à Kairouan qui a permis de démasquer les dysfonctionnements et les entraves qui ont eu pour résultat l'état de délabrement dans lequel se trouvent les bassins des Aghlabides ainsi que le rempart de la ville considérée comme le symbole de la culture arabo-islamique et à la suite aussi de l'intervention du Chef de l'Etat à propos de la situation catastrophique dans laquelle se trouve Henchir Chaâl à Sfax ainsi que les décisions qui ont suivi la visite présidentielle, voici que le Chef de l'Etat persévère dans sa gestion quasi-quotidienne des grandes affaires où la corruption s'est imposée depuis de longues années, sans que l'on parvienne à trouver les solutions pratiques à même de mettre un terme aux manœuvres des lobbies.

Aussi, le Président de la République a-t-il insisté, lundi 4 novembre, en présidant la réunion du Conseil de sécurité nationale, sur le fait que «la lutte contre les lobbies et les monopoles se poursuivra sans répit ni relâche jusqu'à la victoire finale».

La réunion du Conseil de sécurité nationale, la première à se tenir depuis le 6 octobre 2024, date de la réélection du Chef de l'Etat pour un nouveau mandat présidentiel, intervient, faut-il le rappeler, dans un climat particulier marqué par les malheureux événements qui se sont produits à l'aéroport international de Tunis-Carthage ces derniers jours. Tunisair, le transporteur national, s'est, en effet, trouvé dans l'obligation d'annuler ou de retarder deux vols, à cause de deux avions qui sont tombés en panne.

Et la compagnie a été obligée d'affréter deux avions pour répondre à la demande des voyageurs et calmer leur colère, eux qui clament leur mécontentement de voir Tunisair faillir à sa mission (et c'est devenu une tradition du côté de la compagnie comme le soutiennent plusieurs clients) et font planer de sérieuses menaces sur ses intérêts. L'on se pose le plus légitimement du monde la question de savoir s'il existe un certain lien entre la double panne des avions de Tunisair et les décisions présidentielles qui ont suivi les visites surprise à Kairouan et à Henchir Chaâl.

Et certaines voix de s'élever pour dénoncer les carences qui continuent à marquer la gestion des entreprises publiques où certaines forces poursuivent -- parfois au vu et au su de tout le monde -- leur travail de sape et continuent à bloquer toutes les réformes possibles.

Ces mêmes voix attirent l'attention sur le fait qu'il n'est plus question que le Président de la République assure lui-même la responsabilité sur les dérives et les insuffisances et appellent les responsables régionaux, en premier lieu les gouverneurs, à assumer courageusement et entièrement les responsabilités qui leur sont confiées par le Chef de l'Etat.

Face aux attentes immenses du peuple tunisien, et dans l'objectif de les concrétiser, s'impose la mise au point «d'une nouvelle culture et de nouveaux concepts inédits rompant définitivement avec le passé».

Et le Chef de l'Etat de souligner que «le devoir exige de démanteler les réseaux encore présents dans plusieurs administrations et établissements publics et de les juger ainsi que tous ceux qui exécutent leurs plans criminels».

Pour le Président Kaïs Saïed, les choses sont claires : les sanctions pénales ne doivent pas se limiter aux exécutants. Elles doivent toucher également et même principalement «ceux qui ont conçu les plans et les manœuvres de corruption».

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