Congo-Brazzaville: Hydrocarbures - Les défis du pays à la présidence de l'Appo

Prenant le relais du Cameroun, le Congo assumera la présidence tournante de l'Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo) en 2025. La présidence congolaise est surtout attendue sur l'épineux dossier de la banque africaine de l'énergie(AEB) et le choix de son modèle de fonctionnement.

Le ministre congolais des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, a été désigné président de l'Appo pour 2025 par ses pairs, le 28 octobre à Yaoundé, au Cameroun, en marge de la 46e session ordinaire du Conseil des ministres de l'organisation. Il sera secondé par son homologue ivoirien, le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly. En outre, le Conseil des ministres a également désigné des nouveaux dirigeants du Conseil exécutif pour 2025.

Parmi les projets brûlants de l'Appo figure l'accélération du déploiement de l'AEB, dont le siège social est basé au Nigeria. Dotée d'un capital de départ de plus de 3000 milliards FCFA, l'institution panafricaine est censée pallier le manque d'investissements étrangers dans les énergies fossiles sur le continent, en finançant les projets pétroliers et gaziers.

La nouvelle AEB est considérée comme la pierre angulaire du financement de projets énergétiques à travers l'Afrique, axée sur l'innovation, la durabilité et la croissance économique des États membres. Le processus de création de l'AEB a débuté en 2022 par un accord conclu entre l'Appo et la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) basée au Caire, en Égypte.

Cette dernière s'est alors engagée à apporter une bonne part du capital de l'AEB, tandis que le Nigeria a approuvé un apport de 100 millions de dollars(environ 60 milliards F CFA) au capital de l'institution. Le défi majeur de l'Appo est de parvenir à convaincre les pays membres à verser dans les délais leur contribution au capital social, soit plus de 83,33 millions de dollars requis.

L'idée du projet de l'AEB a largement été soutenue par le Congo, en plus d'abriter le siège de l'Appo, qui doit désormais contribuer à la mobilisation des ressources. « Les pays doivent contribuer, mais d'autres partenaires contribueront également, en commençant par Afreximbank. La prochaine étape, c'est la finalisation du processus de démarrage de cette banque, notamment par la tenue de l'assemblée générale qui va mettre en place le Conseil d'administration, nommer le directeur général », lançait en août dernier le ministre Bruno Jean Richard Itoua.

Outre le chantier de l'AEB, la présidence congolaise devra œuvrer pour le consensus autour de la maîtrise du marché pétrolier. Les membres de l'Appo devraient pouvoir s'accorder sur le niveau de production et le contrôle des prix des bruts. Une harmonisation des politiques liées à la transition énergétique est aussi souhaitée. La présence de nombreux dirigeants à l'ouverture de la 46e session du Conseil des ministres de l'Appo, notamment du Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, prouve la place primordiale qu'occupe le secteur des Hydrocarbures dans les économies africaines et dans le processus de développement du continent.

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