Au Mozambique, la tension est toujours forte ce mercredi 6 novembre, à la veille d'une grande journée de manifestation prévue jeudi 7 novembre. Depuis la semaine passée, le pays est secoué par une vague de contestation électorale dont la répression a fait 16 morts et plus de 100 blessés, selon le dernier bilan de l'Association médicale du Mozambique. Le candidat de l'opposition à la présidentielle, Venãncio Mondlane, a appelé à une grande mobilisation demain, contre la fraude électorale. Les observateurs redoutent une flambée de violences, notamment policières.
« La police mozambicaine fait preuve d'une impréparation totale dans la gestion de manifestations pacifiques », dénonce l'Ordre des avocats du Mozambique, dans un communiqué publié mardi 5 novembre. Tirs à balles réelles, tirs de gaz lacrymogène à bout portant, représentent autant de bavures aux yeux des juristes, qui accusent la police d'avoir provoqué autant « de morts et de blessés qu'un conflit armé »
De son côté, le gouvernement reconnaît qu'il y a pu y avoir « des excès dans certains incidents avec » les forces de l'ordre, mais ils étaient « à la hauteur des violences des manifestants » a déclaré Cristóvão Chume, ministre de la Défense du Mozambique. Et le chef des armées prévient : toute menace à l'ordre constitutionnel provoquera l'intervention des militaires.
Ces menaces sont directement adressées à ceux qui battraient le pavé demain, à l'appel de l'opposant Venãncio Mondlane, qui prévoit de marcher vers la présidence. Dans un communiqué conjoint, publié hier, les ambassades des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne, de la Norvège et de la Suisse demandent à toutes les parties de faire preuve de « retenue » et appellent au « respect de l'État de droit et de la vie humaine ».
Pour rappel, le Mozambique est secoué par des troubles depuis l'élection présidentielle du 9 octobre, remportée par le parti Frelimo, au pouvoir depuis 1975, un scrutin dénoncé comme frauduleux par l'opposition.