Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 au Cameroun, suscite la controverse alors que ses partisans appellent à sa candidature pour 2025. À 92 ans, celui qui détient déjà le record du plus ancien chef d'État en exercice d'Afrique, envisage de prolonger son règne, soulevant des questions sur l'avenir politique de la nation.
Dans une orchestration politique désormais familière, les dignitaires du régime organisent des "appels du peuple" à travers le pays. Le ministre Jacques Fame Ndongo dans le Sud et Henry Eyébé Ayissi dans la Lékié mènent cette campagne de soutien au nouveau mandat présidentiel, reproduisant un scénario bien rodé depuis l'avènement du multipartisme.
Le bilan du septennat en cours, entamé après la réélection de 2018, peine pourtant à convaincre. Le 7 octobre 2024 marquait son sixième anniversaire dans une indifférence médiatique révélatrice. Les défis persistants en matière d'accès à l'eau potable, à l'électricité, aux infrastructures routières et à l'emploi questionnent la pertinence d'une nouvelle candidature du président.
La longévité politique exceptionnelle de Paul Biya, avec près d'un demi-siècle passé aux plus hautes fonctions du pouvoir, soulève des interrogations sur la capacité d'un nonagénaire à diriger efficacement un pays confronté à de nombreux défis. Les observateurs s'étonnent particulièrement du soutien populaire orchestré, alors que les besoins fondamentaux de nombreux Camerounais restent insatisfaits.
Au ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, la dépréciation de la valeur des titres fonciers illustre les dysfonctionnements administratifs persistants. Cette situation exemplifie les défis de gouvernance auxquels le pays fait face, pendant que les thuriféraires du régime poursuivent leur campagne de soutien.
La perspective d'un nouveau septennat soulève des questions cruciales sur l'avenir politique et économique du Cameroun. Alors que ses forces déclinent naturellement avec l'âge, l'obstination du président Biya à conserver le pouvoir interroge sur sa vision pour le développement du pays et le bien-être de sa population.
Cette situation inédite dans l'histoire politique africaine contemporaine pose la question fondamentale de la transmission du pouvoir et du renouvellement des élites dirigeantes, dans un contexte où les attentes populaires pour le changement et le développement se font de plus en plus pressantes.