Une délégation de la CENI a fait le déplacement des Etats-Unis d'Amérique pour l'observation des élections américaines. La République démocratique du Congo, par sa centrale électorale, a fait partie de près de 200 représentants d'organes de gestion électorale, de la société et des médias invités pour la circonstance.
Après la visite de plusieurs bureaux de vote dans le cadre de cette mission, le chef de la délégation congolaise, Didier Manara, a rapporté qu'aux Etats-Unis, le système électoral est fortement décentralisé. Chaque Etat gère ses propres règles électorales, et le mode de scrutin varie d'un Etat à l'autre. De plus, les électeurs peuvent s'inscrire même le jour du vote.
Les Congolais ont conclu que la RDC passe par un processus coûteux d'enrôlement des électeurs. Pour preuve, dans l'Etat de Virginie, des électeurs ont pu s'enregistrer le jour même du vote.
Cette délégation de la RDC s'est également rendu compte de l'atmosphère calme observée sur les lieux de vote. Pas d'engouement justifié par le désengorgement des files d'attente, puisque de nombreux électeurs avaient déjà voté par anticipation. Sur les 240 millions d'électeurs attendus, 75 millions ont voté avant le jour J, à partir du 11 octobre. Ainsi, le jour de l'élection, il y avait un flux de votants sans affluence excessive.
Néanmoins, cette délégation congolaise a fait état d'un rapprochement avec le processus électoral en RDC. A Washington DC, le vote est semi-électronique : l'électeur vote avec un bulletin papier, puis scanne son vote pour un comptage automatisé, un processus similaire à celui utilisé en RDC. Et d'ajouter également que, dans certains autres États, il n'existe presque pas de bureaux de vote; tous les électeurs votent par correspondance.
Plutôt qu'une mission d'observation, les experts de la RDC ont découvert la complexité des élections américaines. Ils en ont profité pour apprendre diverses sessions de formation sur le système électoral américain, les enjeux de l'intégrité de l'information, le rôle de l'intelligence artificielle dans la liberté d'expression, la confiance dans les élections, l'usage de la technologie électorale (machines à voter), ainsi que les mécanismes de vote à l'étranger, par correspondance, et l'engagement des citoyens, particulièrement des jeunes, en politique.
Pourtant, les missions d'observation étrangères viennent en RDC ou dans les autres pays sous- développés pour juger de la crédibilité du processus électoral au point d'en proposer l'annulation. Les différentes missions invitées par les autorités américaines se sont contentés de leur rôle de spectateur sans pouvoir émettre un quelconque avis.