Cameroun: Double nationalité - Le ministre Momo crée la polémique après avoir voté Trump aux USA

7 Novembre 2024

Une véritable tempête médiatique secoue le Cameroun depuis les récentes déclarations de Jean de Dieu Momo, ministre délégué à la Justice. L'homme politique a créé la controverse en affirmant publiquement avoir voté pour Donald Trump aux élections présidentielles américaines, soulevant ainsi la question épineuse de sa double nationalité.

Cette révélation inattendue a rapidement enflammé les réseaux sociaux et déclenché un débat national sur la légalité de la situation du ministre. En effet, selon le code de la nationalité camerounaise, l'acquisition volontaire d'une nationalité étrangère entraîne automatiquement la perte de la citoyenneté camerounaise.

La confession du ministre Momo soulève plusieurs questions cruciales. Comment un membre du gouvernement peut-il exercer ses fonctions tout en possédant apparemment la nationalité américaine ? Cette situation pose un problème juridique majeur, notamment au regard de l'article 31 de la loi n°1968-LF-3 du 11 juin 1968 portant code de la nationalité camerounaise.

Les réactions n'ont pas tardé dans la classe politique et la société civile. Certains observateurs dénoncent une violation flagrante de la loi, tandis que d'autres s'interrogent sur les implications potentielles pour d'autres membres de l'administration camerounaise.

Le fait qu'un ministre délégué à la Justice, censé être le gardien des lois, se trouve lui-même dans une situation juridiquement contestable, ajoute une dimension particulièrement sensible à cette affaire. Cette révélation pourrait avoir des répercussions significatives sur sa carrière politique et son maintien au sein du gouvernement.

Cette polémique intervient dans un contexte où la question de la double nationalité fait régulièrement débat au Cameroun. Nombreux sont ceux qui appellent à une révision de la législation, jugée trop restrictive face aux réalités de la mondialisation et de la diaspora camerounaise.

L'affaire Momo pourrait ainsi servir de catalyseur pour relancer le débat sur une éventuelle réforme du code de la nationalité. Elle met en lumière les contradictions entre une loi stricte et des pratiques courantes mais non officiellement reconnues au sein de l'élite camerounaise.

En attendant une clarification officielle de la part du principal intéressé ou des autorités compétentes, cette affaire continue d'alimenter les discussions et soulève des questions fondamentales sur la gouvernance et le respect des lois au plus haut niveau de l'État.

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