Le 6 novembre 2024 marque le 42ème anniversaire de l'accession au pouvoir de Paul Biya, un président qui bat des records de longévité. Pourtant, cette année, l'ambiance est bien différente : la célébration semble marquée par une lassitude palpable au sein de la population. Dans les rues de Yaoundé, que ce soit au marché du Mfoundi, au stade omnisports ou dans les taxis, les citoyens partagent un sentiment d'épuisement face à cette présence prolongée au sommet de l'État.
Des commerçantes, des jeunes et même des retraités se demandent ouvertement si ce 6 novembre pourrait être le dernier pour Paul Biya en tant que chef de l'État. « Ça fait trop longtemps », explique une vendeuse du marché, exprimant le sentiment partagé par beaucoup de Camerounais. Ce jour, qui mobilise habituellement les fonctionnaires dans leur région d'origine pour les cérémonies officielles, perturbe le fonctionnement des services publics, aggravant encore le sentiment de lassitude collective.
Au-delà des célébrations, une question semble omniprésente dans les conversations : "Et si c'était le dernier 6 novembre ?" Cette interrogation traduit non seulement une fatigue face à un pouvoir immuable, mais aussi une aspiration au changement qui ne cesse de croître parmi la population.
Les Camerounais sont de plus en plus nombreux à rêver de renouvellement politique, alors que l'ombre du changement se fait sentir. Le 6 novembre, autrefois symbole de stabilité pour le pays, semble aujourd'hui raviver les espoirs d'un avenir différent, ouvrant la voie à des réflexions profondes sur l'avenir du Cameroun.