Face aux problèmes sociaux qui persistent, les députés de l'opposition ont demandé des explications aux principaux ministres concernés.
À l'approche du grand face à face entre les membres du gouvernement et les députés en session ordinaire depuis le 15 octobre, les élus de l'opposition, dirigés par le 7e vice-président de l'Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko, ont convoqué, hier, en séance plénière à Tsimbazaza, quelques ministres pour demander des réponses face aux problèmes socio-économiques du moment. Il s'agit, selon le l'élu de Toliara 1, d'un moment "historique" écrit par l'opposition, car « c'est la première fois qu'une telle rencontre s'est tenue dans la Chambre basse ».
Interpellation
Olivier Jean-Baptiste, ministre de l'Énergie et des hydrocarbures, Lalaina Andrianamelasoa, ministre de l'Eau, de l'Assainissement et de l'Hygiène, Richard Rafidison, ministre des Travaux publics et le général Andry Rakotondrazaka, ministre délégué en charge de la Gendarmerie se trouvent parmi ceux qui ont dû rendre compte devant les députés de l'opposition. Étant en mission, le ministre de la Sécurité publique, Herilala Rakotoarimalala, s'est excusé de son absence. Il s'agit, a-t-on indiqué, d'une interpellation et ces ministres devaient des explications sur les problèmes récurrents rencontrés par la population.
Insatisfaction
Face au délestage électrique qui se poursuit et la pénurie d'eau qui reste présente dans différents quartiers de Tana, mais aussi dans d'autres localités, les députés n'ont pas fait de cadeau aux deux ministres concernés. En dehors des explications techniques habituelles, Olivier Jean-Baptiste a souligné, en substance, que le Réseau interconnecté d'Antananarivo (RIA) n'arrive pas à supporter l'appel de charge consommé durant les heures de pointes, avec un gap de 15 mégawatts jusqu'à 70 ou 80 mégawatts. « L'approvisionnement du central d'Ambohimanambola en fioul lourd a permis d'améliorer la situation », a-t-il indiqué.
Lalaina Andrianamelasoa, quant à lui, a avancé que la solution face à la pénurie d'eau est le ravitaillement des différents quartiers par des camions citernes. Siteny Randrianasoloniaiko n'a pas caché son insatisfaction par rapport aux réponses apportées par le ministre. « Dans un État républicain et démocrate, soit les dirigeants trouvent des solutions, soit, ils démissionnent », a-t-il rétorqué.
Dessous politique
En tout cas, ces problèmes ont engendré des scènes d'émeutes nocturnes dans différents quartiers de Tana. Ce mercredi, lors de leurs interventions à Tanjombato, les éléments des forces de l'ordre ont même fait des blessés. « Face à ces problèmes sociaux, les forces effectuent un service d'ordre et aucun affrontement n'aurait dû éclater », a souligné le général Andry Rakotondrazaka. Selon lui, les éléments des forces de l'ordre respectent la loi dans leurs interventions. Le ministre n'a néanmoins pas écarté l'existence de dessous politiques lors de ces différentes manifestations.
Quoi qu'il en soit, durant cette rencontre sous haute tension, la note positive revient à Richard Rafidison. Il s'est félicité de la performance de son département concernant surtout le Fonds routier. « Sur notre compte, à la fin du mois d'octobre, nous avons 432 milliards 750 millions d'ariary. Avec les 517 milliards d'arriéré des compagnies pétrolières cela peut atteindre 950 milliards d'ariary », a-t-il avancé, tout en énumérant les réalisations de son ministère.