Au Mozambique, le candidat malheureux des élections générales, Venãncio Mondlane, chef du parti Podemos, avait appelé, le jeudi 7 novembre, à une dernière journée de manifestation de grande ampleur pour dénoncer la fraude électorale. Selon les autorités électorales, il aurait obtenu près de 20% des votes, contre 70% pour le candidat du Frelimo, Daniel Chapo, lors du scrutin contesté du mois dernier. Il rejette ces résultats officiels qui doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel. L'Afrique du Sud, pays voisin, a fermé une partie de sa frontière, en prévision de violences. La « nation arc-en-ciel » compte une très grande diaspora mozambicaine, qui suit de près le mouvement de contestation qui a fait 36 morts en une semaine selon le Centre pour la démocratie et les droits de l'homme.
À l'entrée de ce restaurant, Fernando garde les yeux rivés sur son écran de téléphone, pour connaître tous les derniers développements : « Je regarde tout ce qui se passe. Aujourd'hui, il y a eu des affrontements en ville, des gens ont brûlé des pneus. Ma famille est là-bas, à Maputo, et je m'inquiète pour eux, car avec ces tensions, tout pourrait leur arriver. »
« Il faut se battre »
Ce quartier au sud de la ville sud-africaine compte une importante communauté mozambicaine. Bras croisés devant son portail, Teresa approuve les manifestations qui secouent son pays natal : « Ce qui se passe, en ce moment, à Maputo, je trouve ça bien. Je pense qu'il faut se battre pour que les choses s'améliorent. Car si personne ne lutte, lorsque les choses tournent mal, les gens vont continuer à souffrir à Maputo. »
« Rien n'a changé »
Beaucoup ici, comme José, attendent du changement, avec l'espoir de voir la situation économique s'améliorer au Mozambique et pouvoir, un jour, rentrer : « J'ai quitté le Mozambique il y a environ quinze ans, mais rien n'a changé depuis. Le gouvernement ne fait rien. Et c'est pour cela qu'on est beaucoup à se retrouver ici. Donc on est satisfaits des rassemblements, on veut du changement, et je suis sûr à 100% qu'on peut obtenir de grands résultats grâce à ces manifestations. »
Un sommet extraordinaire de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), doit se pencher sur la situation, le 20 novembre 2024, au Zimbabwe.