Alors que le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publie son rapport annuel sur l'adaptation au changement climatique jeudi 7 novembre, une autre agence de l'ONU, le Fonds international de développement agricole (FIDA), s'inquiète de l'insuffisance des fonds destinés à celle des petits agriculteurs, qui ne reçoivent que 0,8% des financements climatiques mondiaux. Un signal d'alarme lancé à quatre jours de l'ouverture de la COP29 en Azerbaïdjan.
Alors qu'il existe plus de 500 millions de petites fermes dans le monde et que 3 milliards d'êtres humains en dépendent pour se nourrir, ces structures ne reçoivent que 0,8% des financements mondiaux dédiés à l'adaptation au réchauffement climatique, s'inquiète le FIDA, une institution spécialisée du système des Nations unies. Or, face à la hausse des températures et à la multiplication des sécheresses et des inondations qu'elle provoque, les petits agriculteurs sont en première ligne, compte tenu de l'impact dévastateur des événements climatiques extrêmes sur leurs cultures.
Le problème est particulièrement grand en Afrique, où le poids des petites exploitations agricoles dans la production alimentaire est de l'ordre de 70%. En Afrique australe par exemple, une sécheresse intense est cette année à l'origine d'un effondrement des récoltes de maïs, tandis qu'au Ghana, la production de cacao a été divisée par deux en raison de précipitations insuffisantes.
Les financements dédiés à l'adaptation des petits agriculteurs devraient être 15 fois plus élevés qu'actuellement
Pour les petits agriculteurs, il est donc urgent de s'adapter à ces changements, d'autant plus que les solutions existent. Ces derniers pourraient ainsi utiliser en plus grand nombre des variétés de cultures, plus tolérantes à la sécheresse, ou avoir recours à des techniques d'agroécologie qui permettent une meilleure gestion et une meilleure préservation de la ressource en eau. Quant aux systèmes d'alerte et au maillage des prévisions météorologiques, ils pourraient être renforcés dans le but de les rendre plus précis.
Reste que toutes ces solutions ont un coût qui nécessite des financements dont le niveau est actuellement très insuffisant. Alors que les petits producteurs recevraient aujourd'hui quelque 5 milliards de dollars de financements climatiques par an, il faudrait que cette somme soit 15 fois plus élevée selon le FIDA. Son président, Alvaro Lario, lance d'ailleurs un appel aux leaders mondiaux qui seront présents à la COP29 de Bakou, du 11 au 22 novembre, pour qu'ils fixent un objectif ambitieux en la matière à cette occasion.