Sénégal: La prolongation de la suspension des opérations foncières inquiète les acteurs du BTP

Au Sénégal, le gouvernement a décidé de prolonger de 45 jours le gel des constructions sur une dizaine de sites, à Dakar et dans les environs de la capitale. Cette prorogation intervient alors que les chantiers concernés sont à l'arrêt depuis trois mois déjà, ce qui suscite des grincements de dents chez les opérateurs du BTP.

Onze chantiers, qui se trouvent tous à Dakar sauf un situé à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, sont concernés par cette décision du gouvernement sénégalais qui remonte au 29 juillet dernier. A l'époque, les autorités avaient annoncé leur suspension pour une durée de 3 mois « à titre conservatoire », autrement dit le temps de vérifier la régularité des permis de construire pour éviter d'éventuelles fraudes.

Les entreprises du BTP réclament des mesures d'accompagnement

Si elle a été plutôt bien accueillie au départ, trois mois plus tard, cette décision commence cependant à faire grincer des dents au sein de la filière BTP, d'autant plus qu'aucun rapport n'a encore été rendu public. Les acteurs du bâtiment s'inquiètent notamment du coût économique et social d'une telle mesure. A la tête d'une entreprise de construction qui a été contrainte d'interrompre le contrat d'une cinquantaine de personnes, Oumar Ndir s'inquiète aussi de son impact négatif sur les investissements. « Alors qu'en soi, la mesure est déjà difficile puisqu'elle place plusieurs acteurs sénégalais ou étrangers dans une position d'attente, sa prorogation va encore renforcer les inquiétudes du secteur privé. De telles décisions ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs qui souhaitent avoir des certitudes », explique celui-ci.

Oumar Ndir appelle donc l'Etat à rendre rapidement ses conclusions, mais aussi à prendre des mesures d'accompagnement pour aider les entreprises et les ouvriers à passer le cap. Au Sénégal, le secteur du BTP emploie 200 000 personnes de façon directe, 600 000 si l'on inclut les sous-traitants. Une problématique dont l'opposition s'est d'ores et déjà saisie dans le cadre de la campagne pour les législatives du 17 novembre prochain.

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