- L'impact économique du changement climatique pourrait quadrupler les pertes du PIB mondial d'ici à 2050
- Les émissions nettes zéro nécessitent une transformation économique substantielle dans tous les secteurs.
- Il est urgent d'augmenter le prix du carbone à 300 dollars la tonne d'ici 2035 pour obtenir les réductions d'émissions nécessaires
Selon un rapport du Network for Greening the Financial System (NGFS), l'impact économique du changement climatique pourrait être bien plus grave que les estimations précédentes, avec des pertes potentielles du PIB mondial quadruplées d'ici 2050 dans certains scénarios.
Le groupe, qui comprend plus de 140 banques centrales et autorités de surveillance, avertit que les risques climatiques pour le PIB pourraient entraîner des pertes d'environ 30 % si les températures mondiales augmentaient de 3 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Les modèles les plus récents suggèrent qu'une transformation économique substantielle est nécessaire dans tous les secteurs pour parvenir à des émissions nettes nulles d'ici le milieu du siècle.
Le rapport du NGFS souligne également l'urgence de porter le prix du carbone à environ 300 dollars la tonne d'ici à 2035 afin d'obtenir les réductions d'émissions nécessaires, ce qui représente une augmentation par rapport à sa recommandation précédente. Les prix actuels du carbone, en particulier sur le marché européen, se situent bien en deçà de ce seuil, à environ 72 dollars la tonne.
Les conclusions du NGFS mettent en évidence l'escalade des risques économiques liés à l'inaction en matière de climat. Alors que les politiques actuelles mettent le monde sur la voie d'un réchauffement de 3,1 °C, la réalisation de l'objectif de 1,5 °C nécessiterait une réponse politique beaucoup plus forte et coordonnée. Le rapport préconise une augmentation plus forte du prix du carbone et une accélération des investissements dans les infrastructures vertes afin de compenser les pertes croissantes de PIB liées à un changement climatique non maîtrisé. Bien qu'une action rapide puisse atténuer les pires effets économiques, les politiques climatiques mondiales nécessiteraient une augmentation des investissements de 900 à 2,1 billions de dollars par an pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.