Au Ghana, les élections générales sont prévues le 7 décembre 2024. Mais à un mois de ce double scrutin présidentiel et législatif, les tensions politiques, notamment parlementaires, ne faiblissent pas. Explications.
Au Ghana, les tensions politiques grandissent de plus en plus, à moins d'un mois de l'élection présidentielle. Le parlement a de nouveau été ajourné pour une durée indéterminée. Le fichier électoral, quant à lui, est toujours contesté par le principal parti d'opposition.
Un blocage critique et inédit de par les circonstances : voici comment Sammy Obeng, directeur de Parliamentary Network Africa, un cercle de réflexions, a décrit la situation en cours après le nouvel ajournement du parlement.
Tensions entre les deux grandes forces politiques du pays
Contacté par RFI, ce spécialiste de la vie parlementaire ghanéenne a notamment pointé deux risques majeurs : l'impossibilité d'adopter le budget 2025, mais également l'aggravation des tensions entre les deux principaux partis politiques - le New Patriotic Party (NPP) et le National Democratic Congress (NDC) qui ont dirigé le Ghana à tour de rôle depuis les années 1990 - à seulement un mois de l'élection présidentielle prévue le 7 décembre prochain.
À l'origine de cet ajournement, le refus des députés du NPP de siéger au Parlement, ce, tant que le speaker Alban Bagbin, n'aura pas rétabli les sièges des quatre parlementaires qu'il a précédemment déclaré vacant.
L'autre problème en cours concerne le fichier électoral, une nouvelle fois refusé par le NDC. Un veto de dernière minute, maintenu tant que « le NDC n'aura pas toutes les informations demandées ».
Pas de quoi cependant mettre en péril le bon déroulé du scrutin, a assuré à RFI la commission électorale.
Le Ghana est souvent considéré comme un modèle de stabilité politique dans une région secouée par les coups d'États et l'insécurité, mais son Parlement n'a pas toujours été épargné par les troubles. Début janvier 2021, l'armée était intervenue dans l'enceinte du Parlement pour rétablir le calme entre les députés du New Patriotic Party (NPP) au pouvoir et ceux du National Democratic Congress (NDC, principal parti d'opposition), alors que la tension était montée au moment de l'élection du président de la Chambre.