La situation actuelle s'y prête parfaitement. Comme dans toutes les démocraties dans le monde, les membres de l'Exécutif sont venus à l'Assemblée répondre aux interrogations des représentants du peuple. Cette grande première dans notre histoire politique mérite d'être soulignée et même si elle n'apporte pas de changement notable dans le fonctionnement de nos institutions pour le moment, elle va marquer les esprits et montrer que le pouvoir ne peut pas se dédouaner des conséquences de la crise traversée par le pays
Une grande première dans l'histoire de l'Assemblée
La population malgache n'a jamais autant souffert de ces problèmes engendrés par les coupures d'eau et d'électricité. Certains ironisent en disant que c'est du jamais vu durant ces soixante ans. Les citoyens, dont on connaît la patience, n'ont plus pu supporter les épreuves qu'on leur a fait subir. Ils ont eu l'impression de ne pas être entendus. Les réponses apportées par le pouvoir aux problèmes qu'ils ont endurés ont été inefficaces et ils ont eu l'impression que la coupe était pleine.
C'est par des descentes dans les rues qu'ils ont montré leur ras-le-bol. Ces manifestations qui étaient très bruyantes sont, jusqu'à récemment, restées dans la limite du raisonnable, mais les premiers débordements qui ont lieu ont montré que la situation pouvait dégénérer. La majorité des Malgaches désire faire prendre conscience aux autorités qu'ils veulent des solutions concrètes. Les responsables des forces de l'ordre ont parlé de la présence de provocateurs et ont brandi la menace de la répression.
Cette méthode ne semble plus convenir aujourd'hui et c'est donc tout naturellement que les hommes politiques ont pris le relais. Les députés de l'opposition sont donc montés au créneau. Ils ont interpellé les ministres concernés comme cela se fait dans les pays démocratiques. Elle marque une avancée dans les pratiques de l'Assemblée..