Congo-Kinshasa: Judith Suminwa et son Gouvernement concernés, Budget 2025 - André-Alain Atundu formule une série d'observations pertinentes !

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"Le Budget étant un instrument d'indépendance et de souveraineté, l'apport à valeur marginale importante du FMI, de la BM et de l'Agence Française de développement risque d'en réduire la portée ; il serait indiqué d'établir un calendrier ou tout au moins une projection réaliste quant à la fin des apports budgétaires extérieurs. Le budget devrait traduire les préoccupations nationales qui sont aujourd'hui de trois (3) ordres, à savoir : la guerre à l'Est et l'insécurité dans les milieux urbains, la satisfaction des besoins sociaux de base et le développement à partir de 145 Territoires d'où doit provenir l'impulsion du développement national, selon les voeux du Président de la République", souligne, de façon soutenue, l'Ambassadeur André-Alain Atundu Liongo, Acteur majeur de la scène politique RD. Congolaise et Président National de Convention pour la Démocratie et la République (CDR), son propre parti politique. Réagissant au discours de la Première Ministre Suminwa, prononcé, tout récemment, lors de la présentation du Budget 2025, devant la Représentation nationale, il relève plusieurs observations à prendre en compte en vue de renforcer la gouvernance publique de manière à matérialiser la vision de Félix Tshisekedi, Président de la République.

REACTION AU DISCOURS DE LA PREMIERE MINISTRE A L'ASSEMBLEE NATIONALE

De prime abord, je voudrais exprimer, en tant que kinois, ma joie de voir au poste de Premier Ministre, une kinoise authentique qui aura ainsi marqué l'histoire de Kinshasa et de la RDC, et à qui je souhaite les meilleures chances de réussite.

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Je tiens, ensuite, à saluer l'effort de la Première Ministre d'avoir maintenu la dynamique de la croissance budgétaire pour permettre au Gouvernement d'intervenir de plus en plus, de façon significative, dans les solutions aux problèmes des populations et de l'Etat.

A la lecture attentive et critique du discours de la Première Ministre au Parlement, plusieurs observations trottent dans ma tête.

  1. Le budget étant un instrument d'indépendance et de souveraineté, l'apport à valeur marginale importante du FMI, de la BM et de l'Agence Française de développement risque d'en réduire la portée ; il serait indiqué d'établir un calendrier ou tout au moins une projection réaliste quant à la fin des apports budgétaires extérieurs.

Le budget devrait traduire les préoccupations nationales qui sont aujourd'hui de trois (3) ordres à savoir la guerre à l'Est et l'insécurité dans les milieux urbains, la satisfaction des besoins sociaux de base et le développement à partir de 145 Territoires d'où doit provenir l'impulsion du développement national, selon les voeux du Président de la République pour Lui donner les moyens de tenir ses engagements pris devant la Nation aussi bien pendant la campagne électorale que dans son discours d'investiture.

Sur ce chapitre, il faudrait avoir une attention particulière non seulement sur la création d'emplois, spécialement pour les Jeunes mais aussi sur la protection de la main d'oeuvre nationale, au regard de l'envahissement de la main d'oeuvre étrangère même dans les domaines réservés aux Nationaux.

Concernant la guerre et le banditisme urbain, il serait judicieux d'indiquer la part du budget consacrée à ces deux situations inquiétantes en termes d'effort de guerre.

La connectivité du Territoire national ne peut intervenir efficacement qu'à partir des 145 Territoires et de la transformation, grâce à l'interconnexion, des marchés locaux en un vaste marché national de façon à réduire la dépendance du Pays vis-à-vis de l'importation.

L'économie budgétaire et monétaire qui exerce une grande pression sur la population congolaise doit être mise en équation avec l'économie financière et de production pour mieux orienter les efforts de développement.

  • A partir de l'expérience des cinq dernières années, à quel taux de réalisation faut-il raisonnablement s'attendre pour éviter l'amertume de la déception à la fin de l'année et au moment de la reddition des comptes.
  • Afin de réduire, de façon drastique voire d'éliminer complètement la dépendance à l'apport budgétaire extérieur, il y a lieu de capitaliser et de mutualiser les bénéfices budgétaires issus de la lutte contre l'impunité, la corruption, le coulage et les niches budgétaires.
  • Etant donné l'importance de l'eau et de l'électricité dans l'indice du développement humain, le budget devrait refléter les perspectives d'augmentation des taux de desserte d'eau et d'électricité à partir d'un plan directeur national consacré à ces deux domaines.
  • Enfin, les perspectives chiffrées notamment sur la base du taux de change et de la croissance sont-elles réalistes et soutenables, au risque de fausser l'approche globale présentée dans ce budget.

En tout état de cause, le plus important ne sont pas les observations sur le budget, mais les réponses pragmatiques pour maintenir le cap du Gouvernance. Car, toutes ces observations et d'autres doivent être considérées pour ce qu'elles sont en réalité, c'est-à-dire une contribution citoyenne aux efforts du Gouvernement.

Fait à Kinshasa, le 06 novembre 2024

Ambassadeur André-Alain ATUNDU LIONGO

Président National de la CDR

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