Congo-Kinshasa: Goma - UNMAS forme des militaires congolais à la neutralisation des engins explosifs

communiqué de presse

Dans un contexte marqué par le danger que représentent les engins explosifs et les restes d'explosifs de guerre, dans les zones de conflit de la partie est du Congo, le Service de Lutte Antimines des Nations unies (UNMAS) a lancé le 4 novembre à Goma une formation visant à renforcer les capacités des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Jusqu'au 29 novembre, vingt officers se concentrent sur l'évaluation et la neutralisation des engins explosifs (NEDEX).

Face à la problématique persistante des engins explosifs qui représentent une menace significative pour les populations civiles et les forces de sécurité, les FARDC reconnaissent manquer de personnel spécialisé dans ce domaine. Actuellement, seuls dix officiers de l'armée congolaise sont formés en évaluation et neutralisation des engins explosifs. Parmi eux, quatre sont affectés au Centre congolais de lutte antimines (CCLAM), dont deux seulement possèdent une formation de niveau avancé (EOD3) leur permettant de gérer et de neutraliser des munitions de gros calibre.

« Nous avons été sélectionnés afin de venir suivre le cours et d'aider notre nation. A l'issue de notre formation, nous serons capables de repérer et d'appréhender les engins explosifs improvisés, leurs effets, leurs fonctionnements en vue d'atténuer la menace due à ces engins. Cette formation est capitale pour nous parce qu'il y a beaucoup d'événements qui se passent dans notre pays. Il est nécessaire que le pays ait des gens capables et formés », a ainsi fait remarquer le lieutenant Munganga Dindu, du 30e régiment du génie militaire.

Dans un pays aussi vaste que la RDC, où de nombreuses zones sont encore infestées par des engins explosifs de guerre ou des dispositifs improvisés d'origine criminelle ou terroriste, le besoin en personnel qualifié est d'autant plus pressant. Aussi, le manque de compétences techniques dans les unités de déminage représente un risque majeur pour la sécurité, tant celle des civils que celle des militaires.

Formation ciblée et certifiante

Ce programme de formation vise à préparer des militaires congolais à des missions d'évaluation et de neutralisation des engins explosifs. « Nous avons commencé une collaboration avec l'Etat congolais qui s'inscrit dans le mandat de la mission des Nations unies. Ici, la MONUSCO - plus précisément UNMAS - a pris des engagements pour apporter un appui aux FARDC et à la PNC dans la lutte contre les dangers explosifs : mines, résidus explosifs de guerre, engins explosifs improvisés. C'est une matière difficile mais importante pour le pays », a déclaré Jean-Denis Larsen, représentant de UNMAS en RDC.

La formation est délivrée par des experts internationaux, en partenariat avec la Force de la MONUSCO. Elle comporte des modules pratiques et théoriques, permettant aux participants de renforcer leurs compétences et leur expertise en matière de gestion des risques liés aux engins explosifs. À la fin de la session, les participants recevront un certificat attestant de leur capacité à remplir des fonctions d'opérateur en évaluation et neutralisation des engins explosifs.

UNMAS ne compte pas s'arrêter à cette seule formation ; d'autres suivront dans les prochains mois. « Notre espoir c'est qu'au plus tard, en décembre 2025, il y ait au moins vingt éléments FARDC / Garde républicaine / PNC confondus qui auront la capacité de gérer des munitions, de mener des opérations de neutralisation et de destruction des explosifs », a poursuivi M. Larsen.

Dans le cadre d'une transition progressive des responsabilités de la MONUSCO aux autorités nationales, l'objectif de cette formation est de doter l'armée et la police congolaises de compétences techniques pointues afin de réduire au maximum les risques liés aux engins explosifs, notamment dans la partie orientale du pays où de nombreux conflits qui perdurent depuis des années ont disséminé ces engins à travers les champs ainsi que dans certaines agglomérations.

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