Congo-Brazzaville: Gestion de la Route nationale 1 - Les pays voisins souhaitent s'inspirer du modèle congolais

La gestion du principal corridor routier du pays reliant Pointe-Noire et Brazzaville, long de 535 km avec ses 36 ponts, est assurée par la concessionnaire La Congolaise des routes(LCR). Les travaux d'entretien et de renouvellement de la chaussée sont financés grâce aux recettes des péages, ont aussi constaté les délégations ministérielles et les experts de la sous-région en immersion dans ce modèle de concession.

Une table ronde sur le thème de « Concession long terme comme solution pour la gestion pérenne des corridors routiers » a réuni, le 7 novembre aux Tours jumelles de Brazzaville, les délégations de la Centrafrique, du Tchad, du Gabon, du Cameroun et de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que des représentants de l'Union européenne (UE), de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale et de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale.

La veille, ils se sont imprégnés des gares de péage de Lifoula, Yié et Kiéni, parcourant 250 km sur la Route nationale (RN1) pour se rendre compte de la qualité de la chaussée, des panneaux de signalisation, de la gestion des aires de services, de la coordination des secours en cas d'accident...

La rencontre a été initiée par l'UE dans le cadre de son Programme d'appui à la gouvernance des infrastructures en Afrique centrale. Cet atelier de partage d'expérience sur la concession de la route Brazzaville / Pointe-Noire vise, selon Torben Nilsson, le chargé d'affaires à la délégation de l'UE au Congo, a permis aux participants d'échanger au sujet de la gestion durable des infrastructures routières sur le continent. En se référant au mode de gestion employé par LCR, les pays de la sous-région devraient pouvoir améliorer leurs capacités à planifier, financier et exploiter les infrastructures routières.

Le choix des acteurs d'entretien et de valorisation opéré par le gouvernement congolais a constitué une étape cruciale dans ce processus de mise en concession de la RN1. Créée pour assurer la gestion et le développement des infrastructures routières du pays, LCR est l'association du constructeur chinois CSCEC (actionnaire majoritaire) et l'entreprise d'ingénierie française Egis, via un partenariat public-privé (PPP) avec l'État congolais. Durant les trente années de concession, la société gestionnaire est engagée à protéger le patrimoine de la RN1, y compris les nationales 2 et 1 bis, en facilitant le transfert de son savoir-faire sur le territoire congolais.

Une autre particularité de cette concession est liée, en effet, à la durée de la concession et à la solidité des installations dont les stations de pesage qui permettent de lutter contre les surcharges. « Le périmètre de concession s'étend actuellement sur la RN1, qui est un corridor stratégique pour le pays. Le modèle de gestion est un modèle intégré, c'est-à-dire que les recettes de péage servent exclusivement à opérer l'entretien nécessaire pour maintenir et préserver cette route dans la meilleure qualité actuelle sur trente années de concession », a indiqué Jacques Almaless, le directeur général adjoint de LCR.

Une volonté politique affichée

A côté des travaux d'entretien et de renouvellement de la chaussée, les équipes de LCR mènent régulièrement des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière, ainsi que des actions en faveur des communautés riveraines et de la protection environnementale. Pour les autorités, ce type de PPP associant les entreprises chinoise et française a permis de pérenniser l'ouvrage important pour l'économie et la création des emplois.

« La construction de la RN1 figurait parmi les priorités de tous les dirigeants de ce pays depuis l'indépendance. Mais le président Denis Sassou Nguesso a réussi à construire cette route alors que beaucoup n'y croyaient », a souligné le ministre d'État chargé de l'Aménagement du territoire, des Infrastructures et de l'Entretien routier, Jean Jacques Bouya.

Enfin, les visiteurs n'ont pas tari d'éloges pour la qualité du réseau routier, au premier rang desquels le ministre centrafricain de l'Équipement et des Travaux publics, Eric Rekosse Kamot, et le ministre d'État chargé des Infrastructures et des Travaux publics de la RDC, Alexis Gisaro. « Nous allons nous inspirer du modèle de construction et de gestion de cette route pour l'exploitation des infrastructures routières de mon pays. Cela est aussi valable pour la gestion du corridor d'intégration », a lancé le Centrafricain Eric Rekosse Kamot.

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