Dev Budhoo a comparu devant le tribunal de Moka hier pour une audience concernant sa demande de remise en liberté conditionnelle. Il a été libéré moyennant une caution de Rs 15 000 et une reconnaissance de dette de Rs 50 000. Les conditions de sa libération stipulent qu'il ne doit pas discuter de son affaire avec les médias. Il était accompagné de son équipe d'avocats, composée de Me Akil Bissessur, Me Neelkhant Dulloo et Me Mélanie Nagen.
Le sergent Dev Budhoo a été interpellé à son domicile par les officiers de la MCIT Southern le jeudi 2 novembre. Il est accusé d'avoir enfreint l'Information and Communication Technologies Act (ICTA) en publiant un message en ligne concernant 250 000 bulletins de vote. Avant que le magistrat n'examine l'affaire, Me Akil Bissessur, avocat de Dev Budhoo, a précisé que son client n'avait fait que publier une question, sous forme interrogative, sur la véracité de l'information en question.
«Le message était formulé sous forme de question, et non d'affirmation», a souligné l'avocat. Il a aussi révélé que son client avait récemment été muté à deux reprises dans le cadre de transferts punitifs, ce qui l'avait poussé à critiquer ces décisions sur une radio privée. «Ces déclarations ont entraîné son arrestation.»
En ce qui concerne les accusations pour violation de l'ICTA, Me Bissessur a demandé au tribunal d'examiner favorablement la demande de libération sous caution. Le magistrat a demandé au bureau du DPP de désigner un représentant afin de statuer sur cette demande.
L'avocat a également formulé une deuxième requête en faveur de son client. Il a demandé l'annulation de l'accusation provisoire, la qualifiant d'abus de procédure. Selon lui, il n'existe aucune suspicion raisonnable que l'accusé ait commis l'infraction qui lui est reprochée. Il a ajouté que l'arrestation, la détention et même l'inculpation étaient illégales, arbitraires et motivées politiquement, d'autant plus que Dev Budhoo avait dénoncé des abus de pouvoir dans la police, mettant en cause le commissaire, le Premier ministre ainsi que son épouse.
Au sein de la police depuis 32 ans, Dev Budhoo avait récemment exprimé son mécontentement à la suite de deux mutations successives. Résidant à Camp-Thorel, il avait été affecté récemment à l'unité de la Special Mobile Force (SMF), chargée de la surveillance de l'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Plaisance, soit à 44,7 km de son domicile.
L'incident a débuté le lundi 14 octobre, lors d'un exercice de porte-à-porte dans la circonscription n° 8, où le sergent Budhoo avait brièvement salué Dhaneshwar Damry, candidat de l'Alliance du changement. Moins de 20 minutes plus tard, il avait été informé de sa mutation à la SMF. Bien qu'il ait accepté ce premier transfert et rejoint l'unité de Vacoas, un second ordre de mutation lui avait été donné le mercredi 23 octobre, cette fois pour être affecté directement à l'aéroport, toujours dans la SMF.
Refusant cette nouvelle affectation, le sergent Budhoo a exigé que des conditions spécifiques soient remplies, notamment la mise à disposition d'un moyen de transport ou la prise en charge de ses frais de déplacement, estimés à Rs 800. Il a clairement indiqué qu'il ne se rendrait pas à son nouveau lieu de travail sans ces conditions.