C’est une histoire semblable à celle de l’artiste américain Puff Diddy qui s’est illustrée en Guinée Equatoriale. Depuis près d’un mois, la Guinée Equatoriale est au centre des réflexions. Baltasar Ebang Engonga de son pseudo « Balto » a été radié de ses fonctions de Directeur de l'Agence nationale d'investigation financière (Anif) pour avoir réalisé des vidéos sextapes qui ont créé la polémique sur les réseaux sociaux.
Selon le journal Le Monde, la diffusion virale a poussé les autorités du pays à limiter le flux Internet pour stopper les téléchargements. Mais l’effet Baltasar s’est répandu comme une traînée de poudre hors de la Guinée équatoriale, avec des chansons, des danses, des photomontages précisant la même source.
Dans le même sillage, certains médias en ligne ont réalisé des micros-trottoirs afin de recueillir l’avis des riverains qui comparent ce dernier à un « homme fort » pour avoir réalisé de nombreuses vidéos avec plusieurs femmes, y compris les femmes de hauts dignitaires du pays.
Pour la responsable de l'ONG Nouveaux droits de l'Homme au Cameroun Mme Cyrille Rolande Bechon, juriste et activiste, interviewée par nos confrères de Deutsche Welle, l'affaire Balthazar pose effectivement la question du consentement des victimes, le consentement d'être filmé.
Selon l'activiste, il existe un véritable déficit de sensibilisation et d'éducation individuelle concernant l'importance cruciale de la question des données personnelles et de leur protection. Elle estime que ce sujet est tellement complexe que prendre le risque d'accepter d'être filmé par un inconnu, pour ainsi dire, en devient problématique.
D'ailleurs, poursuit-elle, même quand on se fait filmer par quelqu'un qu'on connaît, on ne sait pas toujours comment ces données peuvent être traitées, sachant que ces données sont sauvegardées dans le matériel informatique, pour lequel la plupart n’ont pas la maîtrise de l'utilisation. On peut vous copier vos données par un simple clic.
A en croire l’activiste, beaucoup de gens n'ont pas encore la culture des dangers du numérique.
Il faut noter que l’acteur de ces vidéos, Baltasar Ebang Engonga, n’est autre que le fils du président de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale CEMAC M.Baltasar Engonga Edjo’.
« Le matériel à caractère sexuel a été saisi, et les plus hautes autorités ont ordonné la diffusion de ces images sur les réseaux sociaux. En raison de la gravité de la situation et des personnes impliquées, qui appartiennent à la famille du président de la République, aucun agent n'aurait osé agir de la sorte sans autorisation », précise l'opposant Juan Carlos Ondo Angue, relayé par RFI.
De nombreuses femmes figurent sur ces images, et dans la plupart des cas, il s'agit de femmes mariées à des figures influentes du régime. Il est évident qu'il s'agit d'une volonté délibérée de discréditer et de dévaloriser certaines autorités du pays, déclare l’opposant.
Jusqu’ici, les mésaventures de « Balto » qui font l’objet d’un procès restent en cours.