Ce dimanche 10 novembre, un million d'électeurs mauriciens sont appelés à désigner 62 des 70 députés de l'Assemblée de l'île - les 8 autres seront nommés. Le scrutin intervient à la suite de la dissolution du Parlement décidée par le Premier ministre Pravind Jugnauth, au début du mois d'octobre. En fonction depuis 2017, celui-ci espère obtenir à nouveau une majorité avec sa coalition « l'Alliance du peuple ». Mais il a face à lui une autre coalition emmenée par un autre ancien Premier ministre, Navin Rangoolam.
Les élections législatives anticipées qui se déroulent ce dimanche 10 novembre à l'île Maurice voient notamment s'affronter deux blocs emmenés par deux vétérans de la politique mauricienne qui ont en commun d'être les fils de deux anciens chefs du gouvernement mauricien, tandis qu'une autre coalition, Linion Reform, entend, elle, devenir la troisième force du pays.
Le scrutin intervient à l'issue d'une campagne électorale de six semaines troublée par une affaire d'écoutes téléphoniques et la diffusion d'enregistrements de personnalités politiques et médiatiques. Parmi eux notamment, l'extrait d'une conversation compromettante attribuée à un haut responsable de la police en train de donner des instructions pour maquiller un décès. Les autorités dénoncent, elles, des manipulations liées à l'utilisation de l'intelligence artificielle.
Le Premier ministre sortant espère capitaliser sur l'accord sur l'archipel des Chagos
De son côté, l'ONG Human Rights Watch (HRW) s'inquiète de la décision du gouvernement de suspendre les réseaux sociaux pendant de nombreuses heures, entre le vendredi 1er et le samedi 2 novembre. S'ils ont finalement été rétablis plus tôt que prévu, HRW rappelle toutefois la nécessité de garantir aux électeurs un libre accès à l'information et appelle les autorités à mener une enquête approfondie sur les révélations des enregistrements téléphoniques.
Si le Premier ministre sortant espère l'emporter notamment grâce à l'accord passé début octobre avec le Royaume-Uni pour la reconnaissance de la souveraineté mauricienne sur l'archipel des Chagos, durant la campagne, les électeurs se sont, eux, montrés plus préoccupés par l'insécurité, la lutte contre le trafic de drogue et le pouvoir d'achat.
Une confrontation historique entre deux dynasties mauriciennes Les élections législatives anticipées qui se déroulent ce dimanche 10 novembre à l'île Maurice voient notamment s'affronter deux grandes coalitions dont les leaders sont au centre de toutes les attentions : Pravind Jugnauth, le chef de « l'Alliance du peuple », et Navin Ramgoolam, qui dirige « l'Alliance du changement ». Dans la course au poste de Premier ministre, les deux hommes partagent un héritage commun : l'un comme l'autre sont non seulement issus de la caste hindoue des Vaish mais sont aussi les fils de deux anciens chef de gouvernement qui ont marqué l'histoire du pays - Sir Anerood Jugnauth pour l'un, Sir Seewoosagur Ramgoolam, père de l'indépendance mauricienne, pour l'autre.
Les similitudes, toutefois, s'arrêtent là. À 62 ans, Pravind Jugnauth, avocat de profession et Premier ministre sortant, incarne une relative jeunesse face à son rival de 77 ans. Il brigue aujourd'hui un troisième mandat consécutif, après avoir succédé à son père en 2017. De son côté, Navin Ramgoolam vise un quatrième mandat. Titulaire d'une formation en droit, cet ancien médecin a connu depuis 2014 une traversée du désert marquée par des démêlés judiciaires et une interdiction de quitter le pays exceptionnellement levée en 2021 pour raison médicale. Il avait alors été autorisé à se rendre en Inde pour recevoir des soins.