En République démocratique du Congo (RDC), les états généraux de la justice se poursuivent à Kinshasa. Plus de 3 000 participants dont en majorité des acteurs judiciaires sont réunis pour réfléchir aux évolutions du secteur jugé « malade » par le président Félix Tshisekedi. Hier samedi 9 novembre, l'inspecteur général des finances a appelé à d'importantes réformes, notamment la fin de l'immunité des membres du gouvernement et la mise en place d'un parquet financier.
Jules Alingete, le gendarme des finances publiques soutient la création d'un parquet financier pour lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics. Des infractions que les magistrats des juridictions ordinaires peinent à réprimer, faute parfois, de formation.
Jules Alingete plaide donc pour une juridiction spécialisée : « Nous avons affaire à des magistrats qui, dans leur profil de formation avaient peur de la comptabilité, des finances publiques et des chiffres. Aujourd'hui, la réalité est que le détournement et la corruption c'est au travers de la comptabilité, les finances publiques et les chiffres, voilà pourquoi nous avons dit qu'il faut créer un parquet financier où on aura des magistrats spécialisés et formés dans les infractions sur la criminalité financière. »
« Impuissants »
L'inspecteur général des finances de RDC va même plus loin. Il estime que la justice est mise à mal par l'immunité dont profitent les membres du gouvernement : « Les membres du gouvernement gèrent 80% des ressources, par conséquent ils deviennent des cibles de contrôle mais ces gens là sont immunisés. A ce moment là, ça rend tout inefficace, même la justice et les organisations. Nous devenons de plus en plus impuissants face à cela, il faut penser régler ce problème. »
En attendant, Jules Alingete explique gérer un contrôle préventif. Il s'agit d'une patrouille financière qui vise à empêcher tout détournement et à alerter à la moindre détection d'actes de corruption.