Au Tchad, Abakar Ousmane Idriss, un des proches conseillers de Yaya Dillo vient de publier un livre, Yaya Dillo, le sacrifice d'un héros incompris. Il revient sur les événements du 28 février qu'il qualifie d'assassinat, malgré les dénégations de Ndjamena. Yaya Dillo, président du Parti socialiste sans frontières (PSF), opposant et cousin du président Mahamat Idriss Déby, a été tué lors de l'assaut du siège de son parti dans la capitale tchadienne.
L'auteur Abakar Ousmane Idriss a profité de la sortie de ce livre pour lancer un appel au gouvernement. Il appelle à la libération ou bien au jugement des 24 personnes qui étaient avec Yaya Dillo, le 28 février, et qui sont aujourd'hui enfermées dans le bagne de Koro-Toro. Il demande également la libération du secrétaire général du PSF, Robert Gam, enlevé par les services secrets tchadiens, le 20 septembre dernier, juste après avoir demandé la libération du groupe des 24.
Affaire transformée en problème familial
Abakar Ousmane Idriss, qui a fui en exil, estime que cette affaire est gérée aujourd'hui comme une affaire de famille, en dehors des institutions judiciaires.
« Le 28 [février], Yaya était assassiné devant ses enfants et ses femmes qui étaient aussi au siège. Yaya était aussi avec ses cousins et ses neveux. Certains sont des militants du parti socialiste, d'autres pas, parce qu'il y avait aussi des mineurs. Leurs femmes étaient également avec lui. Lorsqu'il a été assassiné, les militaires ont épargné les femmes et ont arrêté tous les jeunes. Ils les ont torturé et ensuite déporté vers Koro-Toro. »
« Parmi les 24 prisonniers, il y a ceux qui souffrent aussi de maladies chroniques et je vous assure que beaucoup ne sont pas militants du Parti socialiste. Ce sont ses neveux et ses cousins qui étaient avec lui et personne ne parle de leur libération. Ils ont transformé ce problème de Yaya, en un problème familial. »
Libération ou présentation devant un juge
« Nous ne savons pas pourquoi ils ont été arrêtés parce que jusque-là, ils n'ont pas été présentés devant un juge. Personne ne parle de leur libération ni de celle du secrétaire général du parti, Robert Gam. Nous demandons aussi sa libération ou bien qu'il soit présenté devant un juge et qu'ils nous disent pourquoi il a été arrêté et pourquoi ils l'ont enlevé. »
Plusieurs responsables tchadiens contactés par RFI n'ont pas réagi à nos sollicitations.