Face aux conjonctures socio-économiques difficiles qui prévalent dans le pays, le 7ème vice-président de l'Assemblée nationale ne veut pas rester indifférent. Il veut tirer la sonnette d'alarme et pointe du doigt l'échec du régime Rajoelina.
« Jamais les Malgaches n'ont connu une crise sociale aussi profonde que celle que nous vivons en ce moment ». Ce sont les mots de Siteny Randrianasoloniaiko, 7ème vice-président de l'Assemblée nationale, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce samedi, à Mahatony Ivandry. En effectuant le rapport du face à face entre les députés et les ministres qui s'est déroulé ce jeudi, à Tsimbazaza, le co-leader de la plateforme de l'opposition Firaisankina a dressé un constat alarmant de l'échec cuisant du régime Rajoelina. « L'Etat est à court d'argent », a-t-il fait noter, insistant que « les problèmes actuels sont les conséquences d'une mauvaise gestion du pays ».
Missions impossibles
À entendre le député de Toliara 1, tout ce que les ministres ont avancé à Tsimbazaza ne sont que des projets qui n'auront d'aboutissement et d'impact sur le quotidien des Malgaches que dans deux ou trois ans. En effet, face au problème de pénurie d'eau, le ministre concerné, Lalaina Andrianamelasoa, n'a proposé que le ravitaillement des quartiers par des camions citernes. Et cela pourrait durer jusqu'en 2026. Le ministre de l'Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, quant à lui, a fait entendre qu'en dehors des solutions à court terme, les projets Sahofika et Volobe ne seront fonctionnels qu'en 2026 ou 2027. Et pour les routes nationales, le ministre Richard Rafidison a affirmé que leurs réhabilitations vont durer deux ans, en l'occurrence pour les RN7 et RN2. En résumé, les ministres sont, selon Siteny Randrianasoloniaiko, en missions impossibles car il n'y a pas d'argent. Et cela a été confirmé par la dernière coupe budgétaire.
Droits fondamentaux
Siteny Randrianasoloniaiko s'est également adressé aux responsables des forces de l'ordre. « On ne laisse pas les Malgaches s'exprimer alors que cela fait partie des droits fondamentaux », s'est-il indigné tout en ajoutant que les forces de l'ordre devraient mettre la pression sur ceux qui sont à l'origine de ces problèmes. Quoi qu'il en soit, le leader de l'opposition a mis les députés de la majorité devant leurs responsabilités. « Tout dépend de la majorité, si elle sent que la population souffre et que rien ne va plus, c'est à eux de prendre des décisions. Nous qui sommes minoritaires, nous critiquons et nous donnons des solutions mais nous ne pouvons rien faire », a-t-il conclu en laissant entendre qu' « il ne faut rien attendre de ce régime ».