L'absence des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans six groupements de Walendu-Bindi, au sud du territoire d'Irumu en Ituri, suscite une vive inquiétude parmi la population locale. Cette région est confrontée aux exactions des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont récemment attaqué deux villages, massacrant des civils et incendiant plus de 60 maisons.
La population, qui se dit abandonnée, plaide pour un déploiement urgent des FARDC dans cette zone, actuellement sous le contrôle du groupe armé Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI), selon la société civile locale. Une psychose générale règne dans plus d'une centaine de villages de la chefferie de Walendu-Bindi, où la présence des FARDC est inexistante.
Selon la société civile et des acteurs politiques locaux, les ADF, sous pression militaire de la force conjointe FARDC-armée ougandaise, ont pris pour cible cette entité. Mardi 5 novembre, les rebelles ont attaqué les villages de Mukato et Makidi, tuant un chef coutumier et un autre civil, kidnappant plusieurs personnes et incendiant plus de 60 maisons. L'intervention des miliciens de la FRPI a permis de limiter les pertes, affirment-ils.
Face à la menace persistante des ADF, dont le bastion se trouve dans la forêt de Mont Hoyo, les habitants demandent aux autorités de déployer d'urgence des militaires des FARDC dans cette zone. Daniel Masumbuko, président de la société civile locale, souligne : « Comme il n'y a pas d'éléments de l'armée loyaliste dans la zone, cela pose vraiment des difficultés. »
Le porte-parole des FARDC, le lieutenant Jules Ngongo, invite la population au calme, assurant que des mesures sont prises pour garantir leur sécurité : « Tout est mis en oeuvre pour que la population de Walendu-Bindi soit sous la haute protection », a-t-il assuré.
Une relative accalmie a été observée depuis environ trois ans dans la chefferie de Walendu-Bindi, suite à la signature d'un accord de paix entre le gouvernement et les leaders de la milice FRPI. Cependant, la récente escalade de violence révèle la nécessité d'une intervention militaire pour protéger les civils et stabiliser la région.