Acculé, le secteur industriel estime que les nouvelles conditions tarifaires mises en place pour les grands consommateurs ne sont pas favorables aux investissements et à la compétitivité des opérateurs économiques.
Un appel au bon sens. Face à la révision des tarifs de la société nationale d'eau et d'électricité pour les grandes industries, le SIM est monté au créneau, en réclamant aussi des mesures d'accompagnement, face à une hausse tarifaire jugée « inévitable », dont les conditions sont pourtant « défavorables aux investissements industriels », ont-ils annoncé lors d'une rencontre avec le ministre de l'Énergie et celui de l'Industrialisation et du Commerce.
Selon le groupement patronal, la hausse des tarifs de la Jirama aura des répercussions financières non négligeables pour les entreprises, vu que ces augmentations représenteront une charge significative pour les sociétés. « Malgré les défis posés par la crise énergétique, le secteur industriel malgache a fait preuve d'esprit de compromis en acceptant l'augmentation des tarifs de l'électricité proposée par la Jirama », fait savoir le SIM dans un communiqué.
Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des industries, affirme aussi que « Nous faisons ce geste dans l'espoir que les efforts consentis par la Jirama aboutiront à une amélioration substantielle de la qualité de service, notamment en ce qui concerne la réduction des délestages et des baisses de tension », a-t-il déclaré. Les industriels réclament ainsi des « mesures immédiates », notamment une exonération fiscale sur les acquisitions d'équipements liés à l'énergie.
Descentes
Il s'agit par exemple de groupes électrogènes, des panneaux solaires et d'autres intrants nécessaires pour faire tourner, ne serait-ce qu'un peu les activités de la société. « C'est un défi que les autorités et le secteur privé doivent relever ensemble, pour préserver l'emploi, soutenir l'économie malgache et assurer la viabilité du tissu industriel du pays », fait-on savoir.
Des descentes ont eu lieu dans les entreprises membres du groupement. Les chefs d'entreprises ont tous mis un accent sur la situation qui freine leurs activités. « Nous sommes actuellement en mode "survie", nous peinons à respirer. Les coûts élevés des groupes électrogènes et du carburant nécessaires pour assurer la continuité de la production pèsent lourdement sur nos bilans », a déploré un membre du SIM.
« Si nos industries ferment, ce sera la perte pour tous : pour nous les opérateurs, pour l'État qui verra sa recette fiscale diminuer, et pour la population qui dépend de nos activités », ont-ils ajouté. La Jirama a révisé ses tarifs optimums pour des entreprises à moyenne et haute tension. Cette hausse sera de 20 % par rapport aux tarifs actuels pour l'année prochaine, et de 16 % sur les deux années suivantes.