Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a révélé, vendredi 8 novembre, le détournement présumé de 3 millions USD alloués aux projets « Kinshasa zéro trou » et « Tshilejelu ».
Le coordonnateur de cette structure, Valery Madianga l'a dévoilé dans son rapport d'enquête publié à Kinshasa.
Dans ce document, il a déploré la construction, sans étude préalable, des routes de très mauvaise qualité ou à "usage unique" malgré des millions de dollars décaissés du trésor public.
Si le plan directeur des transports urbains réalisé par la coopération Japonaise n'est pas exécuté, a averti Valery Madianga, la ville de Kinshasa n'aura jamais de bonnes routes et ne pourra pas résoudre le problème d'embouteillages.
« Nous avons des routes qu'on réhabilite et qu'on conçoit mais qui ne tiennent pas compte de ce plan. Ce qui fait que beaucoup d'argent qu'on décaisse à Kinshasa et ces fonds ne peuvent à aucun construire des routes de qualité. Si ce plan n'est pas mis en oeuvre, nous n'aurons jamais de routes de qualité dans la ville de Kinshasa », a souligné Valery Madianga.
Le projet Tshilejelu piétine
Il a également noté l'opacité dans la gestion des projets « Kinshasa zéro trou » et « Tshilejelu ».
Selon lui, la mise en oeuvre de ces deux projets est chaotique avec l'insertion des tronçons routiers qui n'existent pas et le cout de frais administratif élevé.
« La quotité qui va vers les infrastructures est trop faible et vous avez des collecteurs d'eau qui ne tiennent pas compte de conditions climatiques et de routes à usage unique », a déploré Valery Madianga.
Il a attribué cette situation à l'absence d'études préalables, à la surfacturation des projets, à la consommation de la quasi-totalité des fonds alloués aux dépenses administratives plutôt qu'aux infrastructures elles-mêmes.
Tous les efforts de Radio Okapi pour avoir la réaction du ministre des Travaux publics sur ce rapport n'ont pas encore aboutis.
Les travaux du projet Kinshasa "Zéro trou", avait été lancés en octobre 2021 à Kinshasa pour éradiquer les embouteillages et bouchons, devenus récurrents dans cette ville ; et pour cultiver le civisme routier auprès des conducteurs automobiles.
Alors que celui de Tshilejelu avait été inauguré en mars de la même année.
Celui-ci concernait 39,72 Kilomètres de voirie urbaine de Kinshasa et la réhabilitation des 101,77 Km dans l'espace Grand Kasaï.