Le feuilleton de la déstabilisation de la Transition en cours dans notre pays ne cesse de dérouler ses épisodes. Après l'annonce par le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, du démantèlement d'une vaste machination aux tentacules sous régionales avec l'aide de terroristes et de puissances étrangères, en septembre dernier, la télévision nationale a fait cas, ce samedi 9 novembre 2024, d'un individu qui a été arrêté à Ouagadougou, alors qu'il remettait 5 milliards F CFA en liquide à des soldats qui avaient feint d'accepter son projet de coup d'Etat contre le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.
Si pour l'instant l'identité du suspect n'a pas été révélée, il n'en demeure pas moins que cette énième tentative de putsch suscite de nombreuses interrogations chez bien de Burkinabè. De qui s'agit-il ? Qui sont les instigateurs et complices de ce coup de force avorté ? Comment autant de sous ont-ils été mobilisés en espèces sonnantes et trébuchantes ? Pourquoi tant d'entêtement à faire barrière à la lutte d'un peuple pour sa souveraineté et son indépendance totales ? En attendant des réponses à ces questions qui fourmillent dans la tête des Burkinabè, ces soldats qui ont joué le jeu méritent toute l'estime à la hauteur d'une loyauté envers leur peuple.
Ce refus de pactiser avec le diable est aussi une réponse aux appels incessants des autorités de la Transition à l'endroit non seulement des Forces combattantes, mais aussi de l'ensemble des Burkinabè : se départir de la facilité et de la complicité avec l'ennemi, mais aussi à faire échec à ses plans pour maintenir notre peuple dans la domination et l'exploitation. Cette invite est d'ailleurs le thème de la célébration du 64e anniversaire de l'armée : « Forces armées nationales, plus que jamais loyales, engagées et déterminées pour la libération du territoire national dans l'affirmation de la souveraineté et de l'indépendance du Burkina Faso ».
Ce travail d'éveil des consciences commence à porter ses fruits étant donné que jusque-là, les coups d'Etat ont été déjoués et de plus en plus, les populations dénoncent les complices avec les forces du mal. En tous les cas, la démonstration de la loyauté du Burkinabè, c'est-à-dire Homme intègre, n'est pas une première puisqu'avant ces soldats, plusieurs autres ont prouvé aux yeux du monde que l'intégrité est la boussole de leur quotidien.
Le cas le plus emblématique a été l'arrestation en 2002 par la Police nationale à l'Aéroport international de Ouagadougou, de Sia Popo Prosper, auteur du hold-up de plus de 2 milliards F CFA dont a été victime l'agence nationale de la BCEAO à Abidjan en Côte d'Ivoire. Béatrice Sanon, officier de police à l'époque et certains autres collègues ont réussi ainsi à mettre fin à la cavale de l'un des hommes les plus recherchés de l'Afrique de l'Ouest.
L'information de ces soldats qui ont appâté cet individu au dessein funeste rappelle à chaque Force de défense et de sécurité (FDS), à chaque Volontaire pour la défense de la patrie (VDP) et à chaque citoyen qu'il peut faire obstacle et même mettre fin à ce mal qui gangrène le pays depuis une dizaine d'années. En effet, sans complicité interne, le terrorisme ne saurait prospérer, encore moins gagner du terrain au point d'occuper une bonne partie du territoire national.
Il faut donc espérer que ce geste fort pour déjouer ce plan de déstabilisation est un signal de plus pour convainque les populations qu'à l'échelle individuelle, on peut contribuer à vaincre le terrorisme. De toute façon, les autorités ont sifflé la fin de la récréation .