C'est l'émotion au Burkina Faso après la diffusion sur les réseaux sociaux en fin de semaine dernière d'une vidéo d'environ deux minutes, montrant une dizaine de personnes se présentant comme des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), découpant un cadavre à la machette. Dimanche, l'état-major burkinabè a réagi, annonçant l'ouverture d'une enquête pour déterminer l'authenticité et l'origine de la vidéo « afin que les personnes concernées répondent de leurs actes si toutefois les faits sont avérés ».
La tête et les membres supérieurs sont sectionnés et brandis comme un trophée. Le ventre est ouvert. « Nous les avons battus » crie l'une des personnes, en montrant du pied la tête coupée. « Tout va finir cette année. Que Dieu bénisse les VDP », lance un autre, dans une ambiance de joie. Tous les intervenants sur la vidéo s'expriment en dioula, l'une des langues officielles du pays, mais rien ne permet d'identifier le lieu, la date ou les auteurs de ces mutilations.
Les activistes réfugiés en dehors du Burkina Faso dénoncent ces actes sur les réseaux sociaux. La vidéo a également été partagée sur des groupes WhatsApp privés. Mais les burkinabè évitent - depuis plusieurs mois - de commenter tout fait impliquant des soldats ou des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) de peur d'être accusé de « démoralisation » ou d' « entrave à la lutte contre le terrorisme ».
Vague d'émotion
Mais la vague d'émotion suscitée par cette vidéo a poussé l'état-major à réagir dimanche soir. « Cet acte inqualifiable est contraire aux valeurs militaires et morales inculquées aux personnels des forces armées nationales, ainsi qu'aux Volontaires pour la défense de la patrie », fait savoir l'état-major dans un communiqué. Cela « transgresse les règles d'engagement des unités sur le terrain » ajoute-t-il.
Régulièrement accusée d'exécutions extrajudiciaires, l'armée burkinabè a toujours démenti, pointant parfois des groupes armés utilisant du matériel militaire.