Dans une série d'interventions remarquées sur Canal 2 International, Saint-Éloi Bidoung livre une analyse critique cinglante de la gouvernance au Cameroun, pointant du doigt l'immobilisme politique et la gestion controversée des catastrophes naturelles.
Une stagnation politique prolongée
L'ancien membre du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) dresse un constat alarmant de la longévité excessive de certains hauts responsables politiques. Il cite notamment le cas d'Ayang Luc, ministre depuis 54 ans, et de Cavaye Yeguié, président de l'Assemblée nationale depuis trois décennies. Cette permanence au pouvoir traduit, selon lui, une "hostilité au changement" caractéristique du système actuel.
La métaphore de la flamme destructrice
Dans une métaphore percutante, Bidoung évoque le symbole du parti au pouvoir : "En choisissant la flamme, le RDPC pensait éclairer le Cameroun. Mais cette flamme a fini par brûler la démocratie et tout le Cameroun." Cette déclaration souligne la dérive d'un parti dont les promesses initiales se sont transformées en obstacle au développement démocratique.
Gestion des catastrophes : une défaillance systémique
L'ancien homme politique s'attaque également à la gestion des catastrophes naturelles, rappelant la création d'une direction de la protection civile après la tragédie du lac Nyos. Il questionne l'efficacité de cette structure face aux multiples catastrophes survenues à Ngouache, Damas, Mbankolo et Dschang, dénonçant une exploitation politique des drames humains à travers la distribution de "dons présidentiels".
Cette critique met en lumière un système où les catastrophes deviennent des opportunités de campagne politique plutôt que des occasions de renforcer la prévention et la protection des populations.