Congo-Brazzaville: Etats généraux de la Justice - Le ministre de la Santé plaide pour l'intégration du droit en la matière dans les réformes judicaires

Intervenant récemment aux assises des États généraux de la Justice initiées par le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba, le ministre d'État et ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Samuel Roger Kamba, a démontré l'importance cruciale du droit à la santé dans le cadre des réformes judiciaires en cours en République démocratique du Congo (RDC).

Dans son allocution-plaidoyer, Samuel Roger Kamba a rappelé qu'« il n'y a pas de justice sans santé, et il n'y a pas de droit sans santé », mettant en lumière le fait que la santé est un droit fondamental inscrit dans la Constitution du pays, et qu'un environnement sain est essentiel à l'épanouissement de la justice. Pour le ministre, ces principes ne sont pas seulement des idéaux mais des engagements qui doivent se traduire par des actions concrètes.

Dans ce cadre, le gouvernement congolais a mis en place une législation ambitieuse en vue de garantir le droit à la santé pour tous, notamment par l'ordonnance-loi n°23 006 du 3 mars 2023, modifiant et complétant la loi n°18 035 du 13 décembre 2018. Cette législation fixe les principes fondamentaux relatifs à l'organisation de la santé publique en RDC, avec un système axé sur le principe de « la santé pour tous, par tous ».

Sous l'impulsion du président de la République, des réformes courageuses ont été entreprises pour assurer l'indépendance sanitaire du pays, en mettant l'accent sur la solidarité nationale et la participation de l'État dans le financement des soins de santé.

Le ministre a également évoqué l'initiative de la Couverture santé universelle (CSU) visant à garantir un accès équitable aux soins pour tous les Congolais, indépendamment de leur statut social ou économique. Selon lui, la CSU est la concrétisation du droit à la santé, un droit fondamental inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. « La santé ne doit pas être un privilège, elle doit être un droit », a-t-il martelé.

Parmi les initiatives phares du gouvernement, le Fonds de solidarité de santé joue un rôle central dans la gestion des finances nécessaires à la couverture des soins pour la population la plus vulnérable, notamment les enfants, les femmes enceintes et les travailleurs du secteur informel. Samuel Roger Kamba a rappelé que la solidarité en matière de santé doit être une priorité nationale, y compris pour les magistrats et autres acteurs du secteur judiciaire. « Si nous voulons que la justice soit rendue équitablement, il faut que les magistrats, comme tous les citoyens, bénéficient de soins de santé », a-t-il insisté.

Des progrès dans la gratuité de la maternité

En outre, Samuel Roger Kamba a mis en avant les progrès réalisés en matière de gratuité de la maternité dans certaines provinces, soulignant l'impact positif de cette initiative sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. « Nous avons déjà pris en charge plus de 400 000 personnes à Kinshasa, et l'année prochaine, la gratuité sera étendue à l'ensemble du pays », a-t-il assuré.

L'un des aspects les plus importants de cette initiative est la mise en place d'un financement solidaire. Le ministre a précisé que si chaque famille contribuait à hauteur de 13 dollars par an, cela suffirait pour couvrir les besoins de santé de base de la population. « La solidarité ne doit pas être une option, mais une nécessité pour garantir l'accès aux soins à tous les citoyens, sans distinction », a-t-il insisté.

Le ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance sociale a réaffirmé son engagement à renforcer le système de santé congolais et à poursuivre les réformes en cours afin d'assurer à chaque Congolais le droit à la santé. « Le droit à la santé est le premier des droits. Sans lui, tous les autres droits sont impossibles », a-t-il conclu.

Les discussions ont également abordé la question de l'intégration de la médecine traditionnelle dans les soins de santé, avec l'assurance que des efforts sont en cours pour renforcer la réglementation et l'intégration de cette pratique dans le système de santé formel.

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