Les communiqués de presse de fin de mission comprennent des déclarations des équipes du FMI qui transmettent les conclusions préliminaires après une visite dans un pays.
Les opinions exprimées dans cette déclaration sont celles du personnel du FMI et ne représentent pas nécessairement les vues du Conseil d'Exécutif du FMI. Sur la base des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera présenté au Conseil d'Administration du FMI pour discussion et décision.
Washington, DC: une équipe des services du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par M. Antonio David a tenu des réunions du 28 octobre au 9 novembre 2024, sur la sixième revue de l'accord avec le Niger soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) et la deuxième revue du programme soutenu par la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) et a mené les consultations de 2024 au titre de l'article IV.
À la fin de la mission, M. David a fait la déclaration suivante :
« Les autorités nigériennes et l'équipe du FMI ont conclu un accord au niveau des services sur la sixième revue du programme économique appuyé par la facilité élargie de crédit, sur la deuxième revue de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité et ont mené les consultations de 2024 au titre de l'article IV. L'accord au niveau des services sera soumis à l'approbation de la Direction et du Conseil d'Administration du FMI. La réunion du Conseil est prévue en décembre 2024.
L'achèvement de la revue de la FEC permettrait un décaissement à hauteur de 13,16 millions de DTS (environ 17,4 millions de dollars, soit 10 % de la quote-part du Niger) pour couvrir les besoins de financement extérieur du pays. De plus, l'achèvement de la deuxième revue de l'accord au titre de la FRD permettrait un décaissement additionnel de 25,66 millions de DTS (environ 34 millions de dollars, soit 19,5 % de la quote-part du Niger).
« Malgré un contexte délicat tenant à certains facteurs tels que les conséquences humaines et matérielles des récentes inondations, des tensions de liquidité dans le secteur bancaire et des conditions de financements serrées ; une forte reprise de l'activité économique est attendue cette année. La croissance est projetée à 8,8 % en 2024, principalement portée par les exportations de pétrole, par une campagne agricole favorable et par la levée des sanctions.
L'activité économique devrait rester dynamique l'année prochaine, la croissance atteignant 7,9 %, tandis que l'inflation devrait reculer à 3,7%. Néanmoins, les risques qui entourent ces perspectives sont orientés à la baisse. Une détérioration des conditions sécuritaires pourrait davantage peser sur l'activité économique, tandis que l'espace budgétaire pourrait se réduire si les conditions de financement régionales continuent à durcir. Parmi les autres risques extérieurs figurent la volatilité des cours des produits de base et les retombées économiques d'une escalade des conflits régionaux (comme les tensions au Moyen Orient).
« L'accord au titre de la facilité élargie de crédit vise à renforcer la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d'une croissance résiliente, inclusive et tirée par le secteur privé. Des écarts ont été observés par rapport à certains objectifs budgétaires du programme à fin juin et fin septembre 2024, notamment en ce qui concerne les recettes fiscales et l'accumulation d'arriérés au titre du service de la dette.
Néanmoins, les autorités nigériennes prennent des mesures pour y remédier. Les autorités ont également réaffirmé leur volonté de se conformer au critère de l'UEMOA, à savoir un déficit budgétaire global de 3 % du PIB d'ici 2025. La mise en oeuvre des réformes visant à simplifier le système fiscal, à élargir l'assiette de l'impôt et à adopter une stratégie de gestion des recettes pétrolières est en bonne voie. Ces efforts contribueront à créer de l'espace budgétaire pour répondre aux besoins de dépenses de développement.
« Le financement de la FRD soutient les efforts de réforme et d'investissement visant à faire face aux risques et aux défis croissants liés au changement climatique, renforçant ainsi la résilience et protégeant les moyens de subsistance. Les autorités nigériennes ont nettement progressé dans la mise en oeuvre de réformes visant à suivre les dépenses liées au climat, à analyser les risques budgétaires liés aux catastrophes naturelles et à intégrer les aspects climatiques dans l'évaluation des projets d'investissement public.
« La mission s'est également entretenue avec les autorités sur les politiques macroéconomiques à mettre en oeuvre pour renforcer la résilience du Niger. Les entretiens ont porté principalement sur l'utilisation efficace des ressources naturelles du pays, l'élargissement de l'espace budgétaire, la gestion des risques budgétaires, le renforcement de la contribution du secteur privé à la croissance, ainsi que l'amélioration de la transparence et des mesures de lutte contre la corruption.
« La mission a rencontré Son Excellence Monsieur Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier Ministre, et Ministre de l'Économie et des Finances. La mission a également tenu des séances de travail avec le Ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé des finances, M. Moumouni Boubacar Saidou, le Directeur National de la BCEAO, M. Maman Laouali Abdou Rafa, ainsi que d'autres hauts fonctionnaires du Gouvernement, des représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires de développement.
« L'équipe du FMI tient à remercier les autorités pour leur excellente coopération et pour les échanges constructifs qu'elles ont eus au cours de cette mission.