Mozambique: Les jeunes se détournent du Frelimo

Un policier en civil a échappé à la mort par lapidation après avoir été identifié lors des manifestations en cours contre les résultats des élections au Mozambique.

Le Mozambique entre dans la quatrième phase de la contestation électorale. C'est ce qu'a annoncé hier lundi 11 novembre, Venancio Mondlane. Le candidat de l'opposition à la présidentielle, s'est exprimé dans une vidéo postée sur Facebook. L'appel de Venancio Mondlane est aujourd'hui largement entendu par la jeunesse, qui ne se reconnaît pas dans le parti de Samora Machel, le père de l'Indépendance.

L'université Eduardo Mondlane, porte le nom du fondateur de Frelimo. A l'entrée, une fresque rappelle le rôle du parti dans la lutte pour l'Indépendance et la guerre civile au Mozambique.

Mais pour Conceçao, 19 ans, aujourd'hui le Frelimo radote... « Le Frelimo est le parti de l'indépendance, blablabla... Cet argument ne marche plus. Moi j'ai besoin de résultats aujourd'hui, pas hier. Les jeunes Mozambicains ont des diplômes, mais pas d'emploi. Ils demandent des opportunités d'avenir. »

Pour la première fois depuis l'indépendance, ces élections ont vu des candidats qui n'ont pas participé à la guerre civile de 1977 à 1992.

Venancio Mondlane en fait partie. Et tant mieux, selon Sergio, 23 ans : « Des personnes critiquent Venancio Mondlane parce qu'il n'était pas un combattant... Tout ça n'a aucune importance, dans une démocratie. Militaire ou civil... ce qui compte c'est la cause. Avoir pris les armes... pour moi ce n'a aucun rapport. »

Venancio Mondlane a commencé sa vie politique au Frelimo, avant de passer à l'opposition. D'abord au MDM puis à la Renamo. Aujourd'hui candidat indépendant, il est soutenu par Podemos, un parti fondé par des anciens du Frelimo. Il continue de rejeter les résultats provisoires des élections générales fournis par la Commission électorale. Ils donnent vainqueur Daniel Chapo, candidat du Frelimo, le parti au pouvoir depuis l'Indépendance.

« Cette transhumance politique ne dérange pas la jeunesse, nous explique Josè Lourenço, analyste politique à l'université Eudardo Mondlane, parce que dans ses discours il parle de leurs problèmes : l'emploi, le logement, l'alimentation... des sujets dont ne se saisissent pas les autres partis. Et puis il est jeune. Il y a donc identification. »

La répression de la contestation électorale a déjà fait une trentaine de morts. Tous des jeunes.

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