Alors que le conflit qui déchire le Soudan depuis le mois d'avril 2023 a déjà fait des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés, une conférence de presse s'est déroulée à l'ambassade du Soudan en Afrique du Sud, ce lundi 11 novembre, pour dénoncer « les nouveaux massacres des FSR » dans le centre du pays et demander aux pays de la région de s'engager davantage en faveur de l'armée du général Abdel Fattah al-Buran.
Dans sa prise de parole, la chargée d'affaires de l'Ambassade du Soudan à Pretoria, Nawal Ahmed Mukhtar Ahmed, a déploré que « des innocents [soient] tués : personne ne devrait accepter ça ! » a-t-elle déclaré dans une allusion aux récents massacres perpétrés dans la région d'Al-Jazira, dans le centre du Soudan. Des exactions que l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Buran impute aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemedti ». « Toutes les puissances de la région doivent comprendre que nous devons trouver un terrain d'entente. Les préoccupations du Soudan doivent être prises en compte, parce qu'elles affectent l'ensemble de la région », a-t-elle poursuivi.
Pretoria poussé à s'engager davantage
Alors que la guerre qui déchire le Soudan préoccupe le Conseil de sécurité de l'ONU qui s'est réuni en urgence, il y a deux semaines, pour évoquer une possible expansion du conflit, le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola, a lui assuré qu'une issue diplomatique au conflit était nécessaire. Celui-ci a toutefois refusé de prendre partie pour l'un ou l'autre camp, prônant simplement le dialogue, ce qui alors conduit Nawal Ahmed Mukhtar Ahmed a lui demander un engagement plus clair. « L'Afrique du Sud s'est engagée à pousser les partis soudanais au dialogue dans le but de parvenir à la paix, mais nous souhaitons qu'elle aille plus loin en condamnant les actions des FSR », lui a-t-elle lancé.
Le chef de la diplomatie sud-africaine doit s'exprimer, ce mardi 12 novembre, pour préciser les différents engagements de l'Afrique du Sud en matière de politique étrangère.