Depuis plus d'une décennie déjà, tout Madagascar subit des coupures d'eau et d'électricité interminables qui se sont intensifiées au fil des années et ont gravement détérioré les conditions de vie du peuple malgache, surtout la grande majorité dont les moyens d'existence dépendent directement ou indirectement de l'électricité.
Les délestages tournants, aussi longs que fréquents, allant de 6h à plus de 10h par jour, pouvant aller jusqu'à 24h dans des villes comme Mahajanga, entravent le bien-être de la population et entraînent la violation d'une série de droits fondamentaux. En effet, plusieurs droits humains sont impactés par les coupures d'eau et d'électricité, notamment le droit à l'eau, le droit à l'alimentation, le droit à la santé, le droit au travail, le droit à l'éducation, et le droit à un niveau de vie suffisant.
Pressions
Outre les effets néfastes des délestages, la population malgache subit des pressions supplémentaires relatives au paiement des factures de la Jirama concernant un service dont elle ne peut même pas bénéficier de manière effective. En effet, dans le cadre du plan de redressement de la Jirama, de nouvelles mesures pour le recouvrement des factures impayées ont été appliquées depuis le mois d'août, avec des intérêts de 5% en cas de retard de paiement des factures d'électricité et d'eau. Au mois de septembre, la Jirama a envoyé deux (2) factures simultanément à ses consommateurs, et au mois d'octobre, plusieurs agences à Antananarivo ont été fermées définitivement pour des raisons inconnues, entraînant la multiplication de la durée des attentes dans d'autres agences au moment du paiement des factures.
Coupures
Ces dernières semaines, le nombre de quartiers de la capitale qui manifeste contre la fréquence des coupures d'eau et d'électricité ne cesse de se multiplier. Parce que c'est le seul moyen pour eux de se faire entendre, les consommateurs sont sortis dans la rue pour manifester leur ras-le-bol des coupures d'eau et de courant, et ont brûlé des pneus et/ou dressé des barrages sur les routes. Face à l'exaspération de la population, l'Etat met en exécution sa méthode habituelle de gestion de crises, en multipliant le déploiement des forces de l'ordre à chaque coin de rue pour empêcher toute tentative de manifestation. A cet effet, CRAAD-OI, FARM et RJDD disent stop à la répression abusive des manifestations populaires.