Alors que les efforts diplomatiques déployés pour tenter d'obtenir la libération du chercheur français Victor Dupont arrêté le 19 octobre dernier en Tunisie restent sans succès à ce jour, ses amis et ses confrères de l'université d'Aix-Marseille viennent de lancer une pétition pour demander sa remise en liberté.
Alors que trois semaines après son arrestation en Tunisie, les tractations avec les autorités patinent, les amis de Victor Dupont et ses confrères de l'université d'Aix-Marseille, ainsi que d'autres institutions de l'enseignement supérieur, s'impatientent. En conséquence de quoi, ils viennent de lancer une pétition pour demander sa libération, estimant que son incarcération représente une atteinte aux libertés académiques.
Décrit par ses amis comme « un passionné du monde arabe » avec un intérêt notable pour la cause palestinienne, Victor Dupont, un pur produit de la recherche française sur cette région du monde qui a entamé ses études au Caire avant de les poursuivre à Tunis, est aujourd'hui accusé de complot contre la sûreté de l'État en Tunisie.
Une arrestation qui inquiète les défenseurs des droits humains
Doctorant à l'Institut de recherche et d'études sur les mondes arabes et musulmans (Iremam), une structure rattachée au CNRS et à l'université d'Aix-Marseille, Victor Dupont effectuait notamment des recherches sur la trajectoire socio-professionnelle des jeunes qui s'étaient mobilisés pendant la révolution de 2011. Des travaux qui l'ont souvent amené à se rendre dans les régions déshéritées du nord-ouest de la Tunisie.
Cet intérêt pour le pays l'avait déjà poussé à consacrer son mémoire de master à la vie parlementaire tunisienne après la prise des pleins pouvoirs par le président Kaïs Saïed, en 2021. Récemment, il avait aussi rédigé un article publié dans une revue dédiée à la géopolitique dans lequel il estimait que l'accaparement des pouvoirs par le chef de l'Etat finirait par se heurter à la réalité économique et sociale tunisienne. Enfin, Victor Dupont faisait aussi partie des signataires d'une tribune qui dénonçait la politique qualifiée de « raciste » de Tunis envers les migrants subsahariens.
Son arrestation inquiète les défenseurs des droits humains alors que les détenus dits d'opinion sont de plus en plus nombreux dans les prisons tunisiennes, ces derniers mois.